Affaire Mazan : sur TikTok, une avocate de la défense dans le procès des viols sur Gisèle Pélicot suscite l’indignation

Affaire Mazan : sur TikTok, une avocate de la défense dans le procès des viols sur Gisèle Pélicot suscite l’indignation

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© Christophe Simon/AFP

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Par Konbini

Publié le , modifié le

Les internautes soulignent notamment le manque d’empathie, de sororité voire de respect de deux Maîtres de l’affaire Mazan.

Depuis le 2 septembre dernier, jour de son ouverture à Avignon, le procès de l’affaire des viols de Mazan fait la Une des médias français, voire internationaux. 50 hommes sont accusés d’avoir violé Gisèle Pélicot alors que son époux, Dominique Pélicot, est mis en cause pour avoir organisé ces 92 viols commis en réunion sur la victime, pendant près d’une dizaine d’années. En plus ce chef d’accusation principal, les accusés comparaissent devant la justice pour une poignée d’autres tout aussi choquants et violents, dont viols avec plusieurs circonstances aggravantes, détention de l’image d’un mineur présentant un caractère pornographique et diffusion de l’enregistrement d’images relatives à la commission d’une atteinte volontaire à l’intégrité de la personne.

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Ces derniers jours, alors que ce procès interpelle la société et les médias français sur la culture du viol, la misogynie systémique et les violences envers les femmes, plusieurs avocates de la défense des 51 accusés suscitent l’indignation sur les réseaux sociaux. En cause, des déclarations, commentaires et vidéos enregistrées et/ou postées sur TikTok ou encore Instagram, jugées désinvoltes, irrespectueuses voire dégradantes à l’égard de la victime et plaignante.

Il y a d’abord l’avocate de la défense Nadia El Bouroumi, qui s’est filmée face caméra à plusieurs reprises pour remettre en question le témoignage de la victime, minimiser le caractère exceptionnel et violent de la situation et du procès, voire pour se moquer ouvertement des circonstances aggravantes de la victime. C’est notamment le cas dans une vidéo postée sur son compte le 19 septembre, supprimée depuis, dans laquelle Nadia El Bouroumi danse sur le titre “Wake Me Up Before You Go-Go” du groupe Wham!. Pour rappel, Gisèle Pélicot a subi une soumission chimique de la part de son mari, afin d’être endormie et inconsciente lorsqu’elle était violée.

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Dans le même temps, une autre avocate de la défense, Isabelle Crépin-Dehaene, a attiré l’ire des internautes avec un commentaire jugé déplacé et gratuit sous une cagnotte créée par l’influenceuse Nabilla en soutien à la victime. Si la cagnotte a été supprimée depuis, Isabelle Crépin-Dehaene n’a pas hésité à porter plainte contre ses délateurs en guise de représailles. Malgré le caractère violent et déontologiquement déroutant des propos publics des deux avocates, elles n’auraient pas enfreint l’article 3 du Code de déontologie des avocats qui est le suivant : “L’avocat exerce ses fonctions avec dignité, conscience, indépendance, probité et humanité, dans le respect des termes de son serment”.

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Contrairement à la grande majorité du procès, public selon le souhait de Gisèle Pélicot, Roger Arata, le président de la cour criminelle du Vaucluse, a finalement choisi d’imposer un huis clos pour la partie la plus véhémente du procès : les vidéos filmées par Dominique Pélicot lorsque sa femme était violée et inconsciente.