“Et si vous l’aviez laissé vivre ?”, des abonné·e·s du Vélib’ parisien ont eu la bien mauvaise surprise de découvrir un autocollant antiavortement apposé sur de nombreux vélos ce jeudi 25 mai matin, un affichage sauvage immédiatement dénoncé par les élu·e·s de la ville de Paris et le gouvernement.
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Couleurs, police, dessin… sur cet autocollant, la charte graphique du Vélib’ semble totalement conforme. Et sous la question posée, un fœtus grandit, devient un bébé puis un enfant capable de pédaler. “Vous qui prenez ce Velib’, ne vous souvenez-vous pas de toutes ces fois où, comme l’enfant qui apprend à faire du vélo, vous avez osé l’aventure ?”, explique sur son site le collectif Les Survivants, qui revendique l’opération dans un communiqué mis en ligne hier, mercredi 24 mai.
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Se présentant comme des “jeunes révoltés face aux souffrances et injustices provoquées par l’avortement”, Les Survivants disent agir au nom des “220 000 enfants tués chaque année en France”. Les Survivants sont “mal nommés”, a réagi sur Twitter la maire de Paris Anne Hidalgo, dénonçant une “honte pour notre République, pour Paris et ses valeurs”.
“Cette dégradation est de facto une atteinte à la liberté des femmes”, a abondé son adjointe à la santé, Anne Souyris, auprès de l’AFP. “En aucun cas cette campagne d’affichage sur les garde-boue n’a été autorisée”, a réagi le syndicat qui chapeaute Vélib’, le SAVM, envisageant une réponse judiciaire et incitant les usager·ère·s “à retirer les autocollants”.
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“Un nombre significatif” de Vélib’ ont été ainsi recensés, a indiqué à l’AFP l’adjoint aux mobilités, David Belliard. Plusieurs membres du gouvernement ont également réagi sur les réseaux sociaux, la ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Isabelle Rome, dénonçant une “campagne” antiavortement “inacceptable”.
“Face aux réactionnaires, le gouvernement et la majorité seront toujours aux côtés des femmes pour garantir la liberté de choix”, a déclaré le ministre de la Santé, François Braun. Début mars, le président Emmanuel Macron avait annoncé sa volonté d’inscrire dans la Constitution la “liberté” de recourir à l’avortement dans le cadre d’un projet de loi sur une vaste réforme des institutions.