Dans Warm Up, on se penche sur des artistes dont vous entendrez sûrement parler dans les mois à venir. Aujourd’hui, place à Robin des Blocs, un rappeur de Créteil qui, après seulement quelques clips, est déjà promis à un bel avenir.
À voir aussi sur Konbini
Les diggers le savent bien : quand on fouille correctement sur Internet, la règle du “le rap, c’était mieux avant” ne s’applique pas. Aujourd’hui, nous ne parlons pas de Robin des bois, mais bien de Robin des Blocs, un rappeur du 94 qui n’attend qu’une chose : montrer au monde toute l’étendue de son talent.
Avec seulement (pour le moment) quelques centaines de fidèles sur Facebook et trois clips à son actif, il a partagé, le 28 février, son dernier morceau, “L’Effort de paix”. Chez Konbini, il nous a séduits avec sa plume introspective et son esthétique à la fois sobre et fine. Voilà pourquoi nous avons voulu le placer sous le feu de nos projecteurs.
Konbini | Qui es-tu ? Présente-toi en quelques mots.
Robin des Blocs | Bonjour, je suis Clément, Rob, Robin des Blocs.
D’où viens-tu ?
Banlieue parisienne, à Créteil dans le 94.
Qu’est-ce que tu fais en parallèle de la musique ? Études, travail ?
J’ai récemment lâché mon job alimentaire pour me mettre à fond dans l’écriture.
À quoi ressemblent tes premiers pas dans le rap ? Comment es-tu devenu Robin des Blocs ?
J’ai commencé à rapper avec deux potes il y a quelques années, on a fait pas mal d’open mic et on continue à en faire. À côté, j’ai fait mes premiers pas en studio, puis un premier projet en duo avec un autre ami de Créteil. Tout ça en prenant un peu (beaucoup) mon temps avant de sentir que j’avais envie d’y aller. Le premier clip a aidé à concrétiser cette envie.
Comment décrirais-tu le projet Robin des Blocs ?
C’est un rap introspectif, qui s’inspire des différentes écoles et qui se balade entre elles. Et c’est avant tout du plaisir.
Tu n’as “pas de modèle”, mais quelles sont tes inspirations et influences musicales ?
“Pas de modèle”, bien vu ! Essentiellement du rap. Le genre a beaucoup évolué et je me reconnais autant dans les trucs que je kiffais plus jeune que dans ce qui se fait actuellement. Que ce soit dans le rap US ou français, j’écoute un peu tout ce qui se fait.
Comment travailles-tu en studio ? Quel est ton processus de création ? Tu as l’air plutôt pointu sur la rime et l’écriture, et millimétré sur la prod.
J’aime bien être précis dans l’écriture, et je travaille beaucoup sur ma diction, les placements… J’écris et je répète essentiellement chez moi. Dès que je me sens carré et que le morceau me plaît vraiment, je me rends en studio. Là-bas, c’est l’endroit idéal pour tester des choses différentes et envoyer.
Tu produis toi-même ?
Non, mais j’aimerais bien apprendre. Pour l’instant, je prends des type beats sur YouTube, je passe beaucoup de temps à en écouter pour sélectionner ceux qui me parlent. Sinon, j’ai des potes qui font des prods, et je suis ouvert à la collaboration avec de nouveaux beatmakers.
Avec ta plume très poétique et tes prods old school, es-tu un nostalgique de la golden era ?
Nostalgique, non. Comme je te disais, je saigne autant le rap old school que celui qui se fait aujourd’hui. Je suis content de voir autant de diversité et de créativité dans le rap. Pour mes prods, je marche surtout à l’envie. Les deux premiers morceaux étaient plus boom bap, alors que “L’Effort de paix” qui vient de sortir a un style différent, et je ne me fixe pas de cadre pour les prochains.
Quel message as-tu voulu faire passer au travers du clip de “L’Effort de paix” ?
Le titre en lui-même parle d’un sentiment, et d’une sorte de combat intime contre notre part d’ombre. Le clip est sorti de la tête de mon pote qui, je trouve, a bien réussi à faire ressortir cette idée.
Quelles seraient les meilleures conditions pour écouter ta musique ?
Le mieux, c’est de l’écouter côté passager dans la Mitsubishi de Max avec le volume à fond pour que les enceintes crachent le feu. Sinon, perso, la musique je l’écoute partout, dans le métro, dans un parc, chez moi… Donc je veux que ce soit pareil pour la mienne. Sinon, tu peux surtout venir me voir en concert.
Tu as sorti quelques clips tous très réussis. Les prémices d’un projet à part entière ?
Merci à Maxime Roux pour “les clips très réussis”, il les a tous réalisés. On a prévu d’en sortir d’autres, de manière régulière et avec la même équipe. À côté de ça, je travaille sur mon projet perso et je consacre actuellement beaucoup de temps à l’écriture. J’ai déjà plusieurs morceaux enregistrés et je prends le temps de définir ceux qui feront partie du projet.
Robin des bois vole aux riches pour donner aux pauvres. Robin des Blocs fait des poèmes qui tapent. Pourquoi tu rappes ?
Parce que j’ai arrêté le foot trop tôt et que je ne sais rien faire d’autre. Et puis c’est apaisant de créer des poèmes qui tapent.
Tu débarques tout juste dans le rap game. Tu souhaites en vivre ? Où te vois-tu dans cinq ans ?
Je ne pense pas pouvoir affirmer que je suis dans un game. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a beaucoup de niveau aujourd’hui et beaucoup de choses différentes qui se font. Ça motive à se surpasser pour se démarquer, progresser et voir plus loin. Donc oui, l’idéal serait d’en vivre. Où je me vois dans cinq ans ? Bonne question, j’ai déjà du mal à me projeter dans 6 mois.
Le mot de la fin ?
Créteil city gang.