Peu importe que vous soyez né dans les années 1980, 1990 ou 2000, vous avez forcément été en contact avec la franchise Transformers. Apparue avec ses premiers jouets en 1983, elle a très vite compris le potentiel de créer tout un univers autour de gros robots qui se transforment en véhicules pour mieux vendre les joujoux à des jeunes enfants fans de Gundam.
À voir aussi sur Konbini
En 2007, après pas moins de six séries animées différentes, Optimus Prime et toute sa clique sont portés sur grand écran en prise de vues réelles et à grands coups d’effets 3D.
Et pour faire ce job, un seul homme pouvait répondre à l’appel : Michael Bay. Le roi des explosions et du money shot décomplexé s’est ainsi embarqué dans une aventure de dix ans, à grands coups de BOUM, de placements de produits ultra-discrets et de scènes d’action qui feraient parfois pâlir un Fast & Furious.
Les films Transformers, c’est pas fin, ça en fout plein les yeux, mais qu’est-ce que c’est drôle, parfois volontairement, souvent involontairement, mais jamais on ne boude notre plaisir. Personnellement, on se faisait des marathons Transformers avec mon meilleur ami, un plaisir coupable qui finissait toujours en fou rire admiratif de Michael Bay qui assume de faire un film de bourrin avec des bagnoles et de gros robots qui se mettent sur la tronche.
À l’occasion de la sortie du dernier opus Transformers : Rise of the Beasts, il était temps de faire un classement objectif des sept films basés sur la (trop ?) longue bataille entre Autobots et Decepticons.
#7. Transformers 5 : The Last Knight (2017)
Dernier film avec Michael Bay au volant de la réalisation, il est aussi le dernier de notre classement. Ce n’est pas tant le scénario qui opère une magistrale réécriture de l’Histoire comme les blockbusters américains savent si bien le faire mais plutôt le fait que ce film est DOU-LOU-REUX à regarder.
On ne sait pas comment c’est possible mais le cinquième opus arrive à atteindre le record de budget de la franchise (217 millions de dollars) et, dans le même temps, à être le plus moche de tous les films. Le montage est épileptique et la 3D a pris un coup pour on ne sait quelle raison.
Et puis bon, d’accord on ne regarde pas Transformers pour sa cohérence d’univers, mais quand même, au bout de cinq films, dire qu’“en fait les Transformers étaient là bien avant” avec des Chevaliers de la Table ronde sortis du chapeau, c’est un peu too much. Bref, c’est non, même pour la grosse épée d’Optimus Prime.
On retient quand même : Bumblebee qui tue des nazis parce que “punch a nazi a day keep the doctor away”.
#6. Transformers 2 : La Revanche (2009)
On aurait pu se dire, comme beaucoup de franchises, que les premiers films sont dans les meilleurs parce qu’ils ne seraient pas encore “partis en couille”. Eh bien pas pour Transformers 2 : il comporte déjà toutes les erreurs qu’une saga ne doit pas faire pour durer dans le temps, que ce soit le méchant au manque de charisme évident, les théories fumeuses sur les vieilles civilisations antiques ou encore l’immonde male gaze sur Megan Fox qui, au visionnage, m’a fait carrément douter de si je n’étais pas tombé sur une parodie érotique. Par contre, il y a quelques blagues golri quand même.
On retient quand même : Mégatron qui explique à Starscream, son souffre-douleur miskine, que désormais ils vont sortir de “l’ombre” et faire connaître à l’humanité leur présence sur Terre… en étant deux robots de 10 mètres chacun sur un immeuble en plein New York… après avoir précédemment détruit des dizaines de bâtiments et véhicules. Jouissif.
#5. Transformers 6 : Rise of the Beasts (2023)
Le film qui te rappelle que Michael Bay est un réel cinéaste qui sait filmer l’espace et sait où va se passer l’action et a construit un réel univers. Ici, c’est un peu plus compliqué. Attention, ce n’est pas une énorme bouse, mais un divertissement passable. Alors qu’on avait de l’espoir, grâce à Bumblebee – que vous verrez plus haut dans le classement.
Le problème est que le film ne semble qu’assez difficilement s’insérer dans le reste de la saga, en se foutant des codes visuels des bastons (en abandonnant tout style visuel en réalité, la réalisation étant très fade et insipide, alors même que l’on ressent l’aspect tourné en décor réel), en quittant l’univers de la ville ou l’aspect grandiloquent pour placer sa baston sur un grand espace vide (copiant sans vergogne la bataille finale contre Thanos d’Avengers : Endgame).
En crachant aussi sur le lore et l’univers – on ne nous expliquera jamais vraiment ce qu’est cette clé, pourquoi ce bouffeur de planète qui rappelle franchement Marvel une fois encore débarque et n’a jamais été mentionné avant alors que l’action se déroule en 1994, en introduisant des personnages que l’on n’a jamais vus auparavant (pourquoi ?). On sent que le réalisateur de Creed 2 essaie de faire du pied aux deux premiers de la saga, que ce soit par la manière d’introduire les personnages (sauf que c’est raté) et le côté recherche archéologique façon Indiana Jones (sauf qu’on s’en fout). Dommage.
Reste Mister V.
On retient quand même : difficile mais le climax de scène post-générique qui annonce la rencontre entre deux franchises que personne n’a demandée. Chapeau, l’artiste.
#4. Transformers 4 : L’Âge de l’extinction (2014)
Les + : on continue à réécrire l’histoire Tarantino style puisque ce sont les créateurs des Transformers qui sont à l’origine de la disparition des dinosaures ; UN T-REX ROBOT ; les séquences de bastons encore sacrément généreuses, notamment à Hong Kong ; LES DINOSAURES TRANSFORMERS ; un fond politique sur le pouvoir, le fascisme et sur le fanatisme presque malin ; ET DES PUTAINS DE DINOBOTS ; le fait que les événements du troisième volet aient réellement marqué la Terre et que ce soit exploité ; et qu’il n’y ait plus Shia LaBeouf. Et on vous a parlé des dinosaures ?
Les – : T. J. Miller ; des dialogues de plus en plus clichés ; Mark Wahlberg en père détestable et macho à un point difficilement supportable ; un arc narratif autour de Tucci qu’on ne comprend pas vraiment (pourquoi devient-il gentil, en vrai ?) encore une fois bien trop long.
On retient surtout : l’un des pires placements de produits de l’histoire du septième art avec l’enceinte Beats. Ceux qui savent, savent.
#3. Transformers 3 : La Face cachée de la Lune (2011)
On commence à approcher les “bons” films avec Transformers 3. Alors bon, évidemment, reprendre la théorie conspirationniste sur la Lune et sa face cachée, ça ne casse pas trois jantes à une Camaro, mais quand même, il y a de jolies trouvailles. Déjà, c’est le dernier film avec Shia LaBeouf, donc il a déjà une place dans notre cœur.
Pour le reste, on peut admettre que ça se tient à peu près en termes de suspense, de rythme et de préparation jusqu’à un vrai combat final d’anthologie qui fait péter le budget pour le bonheur de nos mirettes. Même les blagues des robots passent plutôt bien dans l’ensemble et on a enfin laissé tomber les romances nian-nian qui n’apportaient rien.
On retient surtout : l’énorme serpent géant métallique qui annihile toute la ville, impressionnant avec une 3D au top. Du pur Michael Bay comme on aime.
#2. Bumblebee (2018)
On avait la flemme, on ne va pas se mentir. Franchement, un spin-off sur le seul Transformers muet, dans les années 1980, après cinq films de Michael Bay (et le premier sans lui), qui en avait envie ?
Surprise : Bumblebee est un film cool. Pas le film du siècle, pas le meilleur divertissement de l’histoire du septième art, mais dans le lot de cette franchise franchement pas simple, il est étrangement une véritable bouffée d’air frais. Il n’est pas des plus subtils (un E.T. à peine masqué), avec des métaphores assez lourdes, mais l’aspect faussement plus léger que la DESTRUCTION DU MONDE PAR LES DECEPTICONS rend le récit plus facile à digérer.
Et puis, on adore Hailee Steinfeld, on n’y peut rien.
On retient surtout : la justification du mutisme de Bumblebee, qui se fait arracher les cordes vocales de manière tellement gratos.
#1. Transformers (2007)
OK, ça n’a rien de très original, mais oui, le premier film Transformers reste encore le meilleur. Pourquoi ? Parce qu’il ne va pas chercher trop loin. Il s’attache à l’essentiel : de gros véhicules qui se transforment en gros robots et se mettent sur la tronche. Alors oui, beaucoup de choses ont bien vieilli (pardon, Megan Fox), mais le tout, particulièrement pour 2007, était déjà une énorme démonstration technique de ce que le cinéma allait faire.
Vous pouvez le revoir quinze ans plus tard, les effets spéciaux ont à peine vieilli, en tout cas mieux que certains Marvel qui datent de seulement quelques années. Le premier Transformers, c’est juste l’histoire simple d’un héros lambda sur lequel la destinée s’abat arbitrairement. Il achète une voiture d’occasion et se retrouve propulsé dans une guerre intersidérale. Claire, limpide, efficace, envoyez la musique épique.
Le moment à garder de toute la saga : la première arrivée de tous les Autobots, leurs transformations successives et ce petit bruit métallique désormais culte.
Article écrit par Pierre Bazin et Arthur Cios.