Si vous avez lu la nouvelle d’Edgar Allan Poe La Chute de la maison Usher et avez regardé la dernière série de Mike Flanagan pour Netflix du même nom, vous avez peut-être tiqué sur le fait que la série prenne vraiment ses distances avec le récit originel. À part la présence de Roderick et Madeline, leur relation très intense et la ruine qu’est leur maison, la série raconte tout à fait autre choses, mélangeant Succession, plein d’autres nouvelles de Poe, un peu d’angoisse, et vaguement la trame de base.
À voir aussi sur Konbini
Si vous êtes en manque de Poe, comme tout le monde à l’approche d’Halloween en réalité, HENRI (la plateforme de streaming gratuite en ligne de la Cinémathèque française) vient de faire un très beau cadeau.
Vous pourrez retrouver ainsi le rare La Chute de la maison Usher de Jean Epstein, le petit chef-d’œuvre muet sorti en 1928 avec Marguerite Gance. Une relecture du mythe, qui se différencie un petit peu du texte (tout comme Corman dans les années 1960 qui dérivera en une histoire d’amour tiraillée entre un frangin dérangé et la mort), mais qui est techniquement sublime.
Le site met en exergue ce passage d’Henri Langlois dans Les Cahiers du cinéma en juin 1953 :
“Tout concourt dans ce chef-d’œuvre à son unité. La maîtrise absolue du montage, du rythme où le ralenti, les surimpressions, les travellings, la caméra mobile jouent leur rôle et jamais gratuitement : il n’y a pas une image, un procédé technique qui ne soient là pour embellir le film ; ils sont là pour nous impressionner dans le sens le plus noble comme les images et la cadence d’un vers. La qualité de la photographie, digne des plus grands chefs-d’œuvre du film allemand où grâce à l’orthochromatique les gris sont gris, les blancs sont blancs et les noirs d’un velouté unique… “