Son titre est sur toutes les lèvres : Terrifier 3 ne finit pas, depuis une semaine, de terrifier quiconque se rendrait dans une salle de cinéma pour le regarder. Puisque l’humeur est au gore et à l’horrifique, voici quelques artistes aux œuvres bien possédées pour entretenir votre masochisme et exciter vos peurs.
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Hermann Nitsch
Hermann Nitsch est l’auteur d’un théâtre bien particulier : le Orgien Mysterien Theatre (“Théâtre des Orgies et Mystères”), où des jets d’entrailles, des déversements d’intestins sur des corps, des crucifixions, des animaux immolés et des éclaboussures de sang ont eu lieu. C’est vraiment barré, on ne dit pas qu’on adore et qu’on adhère, mais ça rejoint bien l’esthétique de Terrifier 3. Bien sûr, cette performance a fait polémique à l’époque, malgré le fait qu’entre les années 1960 et 1990, la troupe a quand même donné plus de 100 représentations.
“Ton corps est plein de sang, le sang coule dans nos veines. En peinture ou en art, on montre des fleurs, des paysages, des couchers de soleil, des levers de soleil. Je veux que mon œuvre montre aussi les organes internes. C’est absurde que les gens puissent dire : ‘Pourquoi le sang ?’ […] C’est comme si quelqu’un faisait un portrait et qu’on lui disait : ‘Pourquoi peignez-vous les yeux ?’“, répondait Hermann Nitsch à TRACKS quand on l’interrogeait sur son appétence pour le sang.
Anish Kapoor
En 2018, on a visité une exposition d’Anish Kapoor à la galerie mennour, à Paris, et elle nous est restée en tête. Sur de grandes toiles, se déployaient des formes organiques, rouges et violentes, débordantes et viscérales à profusion. On se croyait devant des entrailles et éviscérations, mais ne vous en faites pas, contrairement à Hermann Nitsch qui utilisait du vrai sang, il ne s’agissait chez Kapoor que de peinture, de silicone et de résine. Toutefois, le résultat est aussi macabre que le banquet paternel de Louise Bourgeois (mentionné plus bas) et aussi gore que Terrifier 3.
Antoine d’Agata
Il y a une inquiétude profonde qui règne dans les photographies d’Antoine d’Agata. Les regards semblent fous, les visages sont effacés, les mains agrippent, les corps convulsent, à tel point qu’on ne sait plus, parfois, s’il s’agit d’humain·e·s ou de monstres. Un exemple flagrant : ses réinterprétations photographiques des tableaux de Francis Bacon, avec des humain·e·s à mille pattes. De quoi vous mettre en condition avant l’effroi de Terrifier 3.
L’univers de Roger Ballen est bien flippant. Ses monochromes donnent à voir des scènes qui font froid dans le dos : un homme pris dans des fils de fer, des animaux maléfiques, des enfants fous, des peluches hantées et des corps frêles qui semblent possédés… Ces images semblent sortir tout droit d’un film d’horreur, et ce n’est pas le réalisateur Damien Leone qui dira le contraire.
Louise Bourgeois
Connue pour ses araignées qu’elle appelle Mamans, Louise Bourgeois a un univers très sombre qui peut être anxiogène – et pas que pour les plus arachnophobes d’entre nous. Jetez un œil à sa macabre installation Destruction du père, composée comme un banquet dont les précieux mets sont ses traumatismes d’enfance. C’est bien gore et ça vous rappellera les pires scènes de Terrifier 3, on n’en doute pas.
Louise Bourgeois, Maman, 2001. (© Thomas Vilhelm/Cover/Getty Images)