La ministre française de la Culture, Rima Abdul Malak, a remis aux ayants droit d’Agathe et Ernst Saulmann un tableau sur bois de l’école florentine du XVe siècle, intitulé Scène de bataille : Siège de Carthage par Scipion Émilien, qui se trouvait au musée des Beaux-Arts d’Angers, ainsi qu’une Vierge à l’Enfant, de l’école padouane du XVe siècle, qui se trouvait au musée de Picardie d’Amiens.
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Une sculpture d’une Vierge de Pitié, réalisée dans l’entourage de Gil de Siloé (XVe siècle), et qui se trouvait au musée du Louvre, a été remise aux ayants droit de Harry Fuld Junior. La ministre a également annoncé qu’elle présenterait aujourd’hui, en Conseil des ministres, le projet de loi visant “à faciliter d’autres restitutions d’œuvres” spoliées par l’Allemagne nazie, a précisé à l’AFP son ministère.
Les trois œuvres rendues faisaient partie des biens dits “Musées nationaux Récupération” (MNR), soit 2 200 œuvres sélectionnées au début des années 1950 parmi celles retrouvées en Allemagne à la fin de la Seconde Guerre mondiale, rapportées en France et non restituées.
Agathe et Ernst Saulmann, respectivement photographe et industriel du textile, possédaient une importante collection d’œuvres d’art. Contraint de fuir l’Allemagne nazie en 1935 en raison des persécutions antisémites, le couple a émigré en Italie puis en France. Les deux tableaux, passés par la France occupée et trouvés en Allemagne dans la collection d’Hermann Goering, furent rapatriés en France à la Libération, sans que leur propriétaire ne soit identifié. Ils ont été sélectionnés comme œuvres MNR en 1949.
Concernant Harry Fuld Junior, il fut lui aussi contraint à l’exil vers la Grande-Bretagne en 1937, en raison des persécutions antisémites. Sa collection, restée en Allemagne, fut confisquée et vendue en 1943. La sculpture, trouvée chez un marchand d’art allemand en 1945, fut ensuite envoyée par erreur en France, sans que l’on sache alors qui en était le propriétaire. Elle a été sélectionnée comme œuvre MNR en 1951.
Au total, 184 œuvres et objets MNR et assimilés ont été restitués depuis 1950. S’y ajoutent 15 œuvres des collections publiques nationales ou territoriales dont la sortie du domaine public et la restitution aux ayants droit de propriétaires victimes de persécutions antisémites a été rendue possible par une loi du 21 février 2022.