L’actrice Judith Chemla, qui a révélé cette semaine sur les réseaux sociaux des photos d’elle avec des stigmates de violences conjugales, a appelé mercredi les femmes qui en sont victimes à ne “jamais” retirer une plainte.
“N’ayez pas peur : ne retirez jamais, jamais, jamais une plainte que vous déposez. Ne la retirez jamais. On vous intimidera. On m’a intimidée, on m’a culpabilisée“, a lancé sur France Inter l’actrice, à l’affiche du film Les Goûts et les couleurs.
Lundi, elle avait publié sur Instagram trois photos de son visage avec un œil tuméfié et une pommette ouverte, prises en juillet 2021 après une agression de son compagnon. “Je n’ai pas du tout prémédité cette prise de parole. Je n’ai jamais imaginé montrer ces photos“, a-t-elle dit à la radio. Sur Instagram comme sur France Inter, elle n’a pas nommé son agresseur, avec qui elle a une fille de cinq ans.
L’agression de juillet 2021 l’avait poussée à porter plainte le lendemain, débouchant sur une garde à vue, une mise en examen et un contrôle judiciaire, a-t-elle détaillé. “Après quatre mois d’un harcèlement intense“, une deuxième plainte a abouti à “quinze jours” de détention provisoire, selon elle, et une condamnation à huit mois d’emprisonnement avec sursis a été prononcée le 12 mai.
Mais, selon elle, le harcèlement continue. “Je n’en peux plus. J’exige d’avoir la paix“, écrivait-elle lundi sur Instagram, se demandant si elle devait à nouveau porter plainte. “Malgré des menaces, malgré cette peine, il continue à penser que c’est une victime […] Il se sent au-dessus des lois”, mais “il devrait avoir honte et se tenir tranquille“, a déploré Judith Chemla sur France Inter.
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L’affaire est, pour elle, symptomatique du refus des hommes violents d’admettre leur culpabilité. “Certaines femmes n’ont plus le courage de se battre, et j’ai des témoignages bouleversants qui me disent : grâce à vous je reprends le combat“, a rapporté l’actrice.
D’autres comédiennes avant elle avaient dénoncé les violences subies dans leur couple, comme Sandrine Bonnaire qui était ressortie inconsciente avec les os du visage fracturés, après une dispute avec un ancien compagnon il y a une vingtaine d’années.
Konbini avec AFP