Après la diffusion massive des images du meurtre de George Floyd, la photographe Nella Aguessy (aussi connue sous son nom d’artiste Big Motha) s’est sentie envahie par une immense colère et de la tristesse. Deux possibilités se sont alors présentées à elle : “Véhiculer de la haine et toute cette tristesse qui m’a bouffée ou alors utiliser ce que je sais faire de mieux : la photo, l’art, la création.”
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À Berlin, où elle vit, elle est entrée en contact avec des personnes noires qu’elle a photographiées en studio, tenant des pancartes aux messages forts, en anglais, en allemand et en français. Sa série We Can’t Breathe dénonce le racisme et lutte pour un réveil des consciences. L’artiste insiste sur la nécessité du dialogue, de la puissance de l’art et d’une lutte menée de façon unie : “Il ne faut pas que seul·e·s les concerné·e·s mènent le combat, il faut qu’ensemble, on dénonce les inégalités.”
Parmi ses inspirations photographiques, elle cite Nan Goldin et Vivian Maier ainsi qu’une “série de Robert Frank [qui] illustre très bien le débat” : “C’est un photographe américain qui a fait une série de photos en noir et blanc des États-Unis pendant la ségrégation des années 1950-60.”
Afin de s’éduquer sur le racisme et la lutte contre les inégalités, Nella Aguessy conseille diverses lectures, telles que Americanah de Chimamanda Ngozie Adichie, Peau noire, masques blancs de Frantz Fanon ou encore Écrire l’Afrique-Monde d’Achille Mbembe et Felwine Sarr.