La 89e cérémonie des Oscars, présentée ce 26 février à Los Angeles par Jimmy Kimmel, fut rythmée par une série d’événements tantôt festifs, tantôt émouvants, et parfois risibles. Retour en images sur les cinq moments forts de ce grand rendez-vous du cinéma.
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Mahershala Ali devient le premier acteur musulman à être récompensé d’un Oscar
L’acteur de 43 ans, révélé au grand public par la série House of Cards, a décroché l’Oscar du meilleur second rôle pour son interprétation d’un dealer au grand cœur dans Moonlight, devenant ainsi le tout premier acteur musulman à recevoir la prestigieuse statuette dorée.
Très ému, l’acteur a rendu hommage à ceux qui l’ont formé : “Je veux remercier mes professeurs, j’ai eu tellement d’excellents professeurs […]. Et il y a une chose qu’ils m’ont constamment répétée : ‘Ce n’est pas toi qui compte, c’est sont les personnages. Tu es un serviteur, tu es au service de ces histoires et de ces personnages.’ Et j’ai vraiment de la chance d’avoir eu cette opportunité.”
La bourde lors de l’annonce du meilleur film
Après le présentateur de Miss Univers 2015 ou Vanessa Paradis, qui avait confondu Judith Godrèche et Judith Henry aux Césars de 1991, c’est le duo culte de Bonnie and Clyde, Warren Beatty et Faye Dunaway, qui risque de nourrir les bêtisiers des dix prochaines années. Le moment le plus crucial de la cérémonie des Oscars, celui de la remise de la statuette du meilleur film, a été marqué par un énorme cafouillage. D’abord désignés vainqueurs, les producteurs de La La Land sont en plein discours de remerciements quand l’un d’entre eux s’exclame :
“Il y a une erreur, Moonlight, c’est vous qui avez gagné le prix du meilleur film.”
Après un moment de confusion générale, le caméra zoome sur le carton et l’enveloppe rouge et brandis par le producteur : il est bien écrit Moonlight et le présentateur Jimmy Kimmel confirme l’erreur. Warren Beatty a ensuite expliqué l’origine du quiproquo : on lui avait mis entre les mains la mauvaise enveloppe, à savoir celle de la meilleure actrice, Emma Stone, dont la victoire avait été annoncée un peu plus tôt : “Je veux vous dire ce qu’il s’est passé. J’ai ouvert l’enveloppe qui disait ‘Emma Stone avec La La Land’. C’est pour cela que j’ai regardé longuement Faye et le public. Je n’essayais pas d’être drôle.”
Grand prince, le producteur de La La Land a déclaré être honoré d’offrir cette statuette à ses “amis de Moonlight“.
L’Académie des Oscars a présenté ces excuses via le cabinet d’audit chargé de comptabiliser les votes :
“Nous présentons nos sincères excuses à Moonlight, La La Land, Warrren Beatty, Faye Dunaway et les téléspectateurs des Oscars pour l’erreur faite lors de l’annonce de la récompense du meilleur film. Les présentateurs avaient reçu par erreur l’enveloppe d’une mauvaise catégorie, et lorsque cela a été découvert, cela a été immédiatement corrigé. Nous sommes en train d’enquêter pour savoir comment cela a pu se passer, et nous regrettons profondément cet incident.”
L’acteur Billy Crystal, qui a été neuf fois maître de cérémonie des Oscars, a quant à lui réagi avec humour à ce revirement de situation inédit :
“Incroyable final. J’aurais aimé que ça arrive le jour de l’élection présidentielle.”
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Jimmy Kimmel s’en prend à Donald Trump sur Twitter
Les trois heures et demie de la cérémonie des Oscars ont été marquées par les piques envoyées par Jimmy Kimmel à l’intention du nouveau président des États-Unis. “Cette émission est regardée par des millions d’Américains et, à travers le monde, par plus de 225 pays qui nous détestent”, a-t-il lancé, avant de faire référence aux propos tenus par Donald Trump sur Meryl Streep, qui l’avait fustigé dans son discours aux Golden Globes.
Intarissable, Jimmy Kimmel a notamment lancé : “Ça fait deux heures que le spectacle a commencé et Donald Trump n’a pas encore tweeté. Je suis inquiet.” Le présentateur s’est ensuite fendu de quelques tweets en direct à l’intention du président : “Hey @realDonaldTrump, t’es réveillé ?”, puis “@realDonaldTrump #MerylTePasseLeBonjour.”
Le réalisateur iranien Asghar Farhadi adresse un message à Trump
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Le réalisateur Asghar Farhadi a remporté l’Oscar du meilleur film étranger pour Le Client. Cependant, le cinéaste iranien n’était pas au Dolby Theatre pour récupérer son prix. Asghar Farhadiavait en effet annoncé fin janvier qu’il n’assisterait pas à la cérémonie, en réaction au “Muslim Ban” instauré par Donald Trump, qui touche les ressortissants de sept pays, dont l’Iran. C’est la distributrice américaine du film qui est montée sur scène pour lire un message écrit par le cinéaste :
“C’est un honneur de recevoir cet Oscar pour une deuxième fois. Je suis désolé de ne pas être parmi vous ce soir. J’ai préféré être absent, par respect pour le peuple de mon pays et pour les six autres nations dont les ressortissants ont été interdits d’entrer aux États-Unis. Diviser le monde, cela crée la peur, cela crée une justification pour la guerre […] Les cinéastes créent l’empathie entre nous et les autres. Une empathie dont nous avons gravement besoin aujourd’hui.”
Vendredi 24 février, le cinéaste iranien avait signé, avec les cinq autres nominés dans cette catégorie, un communiqué adressé au président américain. Ils écrivaient notamment : “Quel que soit le vainqueur de l’Oscar du meilleur film étranger ce dimanche, nous refusons de le penser en termes de frontières”. D’avance, ils dédiaient ce prix à ceux qui défendent la liberté d’expression et la dignité humaine.
Sur son compte Twitter, le ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif, a salué le choix de l’équipe du film :
“Fier de l’Oscar et de la position contre ‘l’interdiction des musulmans’ tenue par les acteurs et l’équipe du Client.“
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Justin Timberlake fait danser Hollywood
Comme souvent, la cérémonie des Oscars a démarré en musique. Avant que Jimmy Kimmel ne déclare la soirée ouverte, Justin Timberlake a livré une performance endiablée au son de “Can’t Stop the Feeling!” (un tube spécialement créé pour le film d’animation Trolls, nommé dans la catégorie “Meilleure chanson originale”). Sortant pour l’occasion ses meilleurs pas de danse, le chanteur-acteur a fait se déhancher un parterre de célébrités enjouées, parmi lesquelles sa propre femme, Jessica Biel.