Une statue antique vieille de près de 2 000 ans vient d’être retrouvée dans des égouts

Une statue antique vieille de près de 2 000 ans vient d’être retrouvée dans des égouts

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© Evren Aydin/Unsplash

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Par Lise Lanot

Publié le , modifié le

"C’est comme si elle nous attendait", s’est ému un des archéologues qui sont tombés sur la statue de marbre.

C’est à l’occasion d’une “fouille de routine”, effectuée le 3 juillet dernier dans des égouts bulgares, qu’une équipe d’archéologues est tombée sur une statue de marbre haute d’un mètre 80, qui daterait du IIe siècle, relate le magazine Forbes. Si la surprise est – littéralement — de taille, elle n’est pas survenue dans n’importe quels égouts mais à l’intérieur du Cloaca Maxima, un système d’égouts romain conçu au VIe siècle avant notre ère, à Heraclea Sintica, une cité antique bulgare située à proximité de la frontière grecque. “On l’a trouvée par hasard. C’était incroyable. Une statue entière est apparue face à nous. […] C’est comme si elle nous attendait”, s’est émerveillé auprès du New York Times Lyudmil Vagalinski. Le directeur scientifique de l’excavation a qualifié de “miracle” l’état quasi impeccable dans lequel son équipe a retrouvé la statue, qui représenterait le dieu Hermès.

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Ce n’est pas pour s’en débarrasser que la statue aurait été reléguée dans les égouts, mais plutôt pour la protéger, “quelques années après l’an 380”, rapporte le New York Times, soit juste après l’édit de Thessalonique, promulgué par l’empereur Théodose, qui imposa le christianisme comme religion officielle de l’Empire romain. Les païen·ne·s auraient ainsi voulu protéger et cacher “les souvenirs de leurs dieux” avant qu’ils ne soient détruits par le pouvoir.

Le choix des égouts aurait été pris suite à un gros tremblement de terre survenu en 388 qui rendit le système de traitement des eaux inutilisable. L’idée fut visiblement bonne, puisque, deux millénaires plus tard, la statue a été parfaitement conservée, à l’exception d’un bras droit amputé et de quelques dégâts sur la main gauche.

La statue est en train d’être minutieusement déterrée. Une fois à l’air libre, elle fera l’objet d’études qui permettront sans doute d’en savoir plus sur le lieu de la découverte, le sud-ouest de la Bulgarie, et la façon dont les gens y vivaient. “Cette découverte a le potentiel de grandement enrichir nos connaissances de la culture locale de la région” (pas forcément connue comme un site riche en antiquités romaines), s’est enthousiasmée Elizabeth Marlowe, historienne de l’art spécialisée dans l’art antique romain.