2,5 secondes. C’est la durée qui correspondrait à notre passage sur Terre, si l’existence de cette dernière était comprimée en 24 heures. 140 000 ans d’humanité sur 4,5 milliards d’humanité de planète bleue. De quoi sérieusement relativiser.
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2,5 seconds, c’est justement le nom du projet d’Anya Anti, une photographe new-yorkaise engagée sur la cause écologique. Dans un entretien avec My Modern Met, elle raconte la genèse de sa série de photographies à la beauté dérangeante, qui pointent toutes du doigt les ravages de l’activité humaine sur la faune et la flore.
“Global Warming”. (© Anya Anti)
À l’aide de métaphores et de mises en scène symboliques, elle dresse le triste bilan de la situation environnementale. Pollution de l’air, des océans, le plastique, la déforestation, le réchauffement climatique, les gaz à effet de serre, la fonte des glaces… La liste est longue, trop longue. “J’espère pouvoir mieux éduquer le grand public sur les faits, l’urgence de la crise et la gravité de ses conséquences”, confie-t-elle.
“En 2,5 secondes, nous sommes devenus l’espèce dominante dont la population augmente vite, impactant l’environnement de façon catastrophique. Nous avons créé la révolution industrielle et brûlé des énergies fossiles, relâchant du charbon dans l’atmosphère plus que jamais auparavant. Nous avons provoqué un réchauffement climatique à un rythme record, mettant en danger notre propre existence.
Nous avons coupé des arbres et détruit des forêts comme jamais auparavant, pollué l’air, l’eau et le sol. Nous avons créé une île de déchets, de la taille du Texas, au milieu de l’océan. Nous avons provoqué la quatrième extinction animale. En seulement 2,5 secondes, nous avons transformé la planète en notre propre usine personnelle.”
“Sea Level Rise”. (© Anya Anti)
Pour rendre cette sensibilisation à l’urgence climatique encore plus poignante, Anya Anti a choisi de la réaliser en Islande, au beau milieu de décors sauvages dont la beauté jure d’autant plus avec la mise en scène. Méduse de plastique échouée sur la plage noire de Reynisfjara, dont les filaments faits de bouteille en plastique gisent sur le sable, la Terre emballée dans un vulgaire sac plastique au milieu des geysers…
Le pays a émerveillé l’artiste lors de son premier séjour là-bas, avec ses paysages si uniques. “Penser que le dérèglement climatique atteint et détruit la nature m’a personnellement choquée et bouleversée”, a-t-elle expliqué. “Je voulais saisir et préserver l’incroyable beauté de l’Islande à travers mon art tant que je le peux.”
“Sea Level Rise”. (© Anya Anti)
Deux images, “Sea Level Rise” et “Glacier Melt” sont particulièrement chères à ses yeux. Le rendu final, très sophistiqué, a demandé un important travail d’exécution et de retouche. Pour “Sea Level Rise”, Anya a dû se contenter de prendre en photo un simple mur blanc devant une piscine pour l’éditer en post-production et faire apparaître cette étendue d’eau.
Pour “Glacier Melt”, l’enjeu était évidemment de confectionner cette robe somptueuse de cristaux de glace et de gouttelettes d’eau. Anya s’est improvisée couturière en réalisant le costume elle-même, en assemblant pièces de tulle, collants fins et autres accessoires. Et le jour du shooting, le combo températures glaciales, pluie cinglante et vent n’ont pas facilité la tâche à l’artiste et son modèle !
“Glacier Melt”. (© Anya Anti)
La photographe a justement révélé les coulisses des sessions photo dans une vidéo sublime filmée au drone :
Dans la description, elle rajoute d’ailleurs : “Il a fallu presque 4,5 milliards d’années d’évolution pour que nous existions et nous avons tant changé en si peu de temps. Le problème, c’est nous. Et c’est à nous d’agir.”
“Pollution”. (© Anya Anti)
“Plastic Pollution”. (© Anya Anti)
“Glacier Melt”. (© Anya Anti)
“Deforestation”. (© Anya Anti)
“Greenhouse Gases”. (© Anya Anti)
“Extreme Weather”. (© Anya Anti)
“Extreme Weather”. (© Anya Anti)
Vous pouvez retrouver le travail d’Anya Ani sur son compte Instagram.