Imaginez. Vous vous réveillez encore fatigué·e de la veille, comme tous les matins, et vous allez vous préparer un petit café bien chaud. Vous posez la tasse sur votre table basse tandis que vous scrollez sur Twitter pour regarder les news de ce début de journée…
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Sauf que cette table basse sur laquelle vous venez de poser votre café est en fait une mosaïque d’une valeur inestimable datant de l’époque romaine et disparue d’un musée italien lors de la Seconde Guerre mondiale. Dingue, non ? Eh bien c’est ce qui est arrivé à Helen Fioratti, propriétaire d’une petite galerie à New York.
Une remarque prononcée un peu trop fort
Un beau jour de 2013, Helen décide de se rendre à la séance de dédicaces de Dario Del Bufalo, un expert italien de l’histoire de l’art spécialisé dans le marbre et les pierres, raconte The Guardian. Ce jour-là, Dario signe des exemplaires de son nouvel ouvrage, Porphyry, qui relate l’histoire d’une pierre rouge utilisée par de nombreux empereurs en Rome antique.
Alors qu’Helen arrive à la table pour faire dédicacer sa copie, le jeune homme qui l’accompagnait lui glisse : “Oh Helen, regarde, c’est ta mosaïque !” Le jeune homme faisait en fait référence à une photographie de mosaïque publiée dans le livre de Dario Del Bufalo. Nul besoin de préciser que sa remarque n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd.
“Un achat innocent”
Dans une interview accordée au New York Times en 2017, Helen Fioratti explique qu’elle n’avait absolument aucune idée que cette mosaïque était en fait une œuvre datant de l’époque romaine utilisée comme décoration sur l’un des navires de l’empereur Caligula.
Son mari l’avait achetée en Italie à une famille de nobles dans les années 1960. À son arrivée à New York, le couple l’a transformée en table basse. “C’était un achat innocent. C’était notre meuble préféré et on l’a gardé pendant 45 ans”, a-t-elle confié au New York times. Selon les expert·e·s en charge de l’affaire, cette mosaïque aurait en fait été volée lors de la Seconde Guerre mondiale, puis rachetée par la famille de nobles en question.
Quoi qu’il en soit, Dario Del Bufalo a décidé de renvoyer l’œuvre en Italie afin qu’elle soit exposée au Musée des navires romains à Nemi au mois de mars 2021. “Je me sentais mal pour Helen, mais je ne pouvais pas faire les choses de façon différente, a-t-il expliqué. C’est la seule chose que je me devais de faire.” Pour réconforter Helen de la perte de son meuble adoré, l’expert italien a néanmoins décidé de créer une copie qu’il lui enverra rapidement. Tout est bien qui finit bien.