En 2020, Marina Abramović vendait aux enchères son immortalité. La même année, la musicienne Grimes mettait aux enchères “une partie de son âme” sous forme de contrat. Ainsi, l’art contemporain ne finit pas d’interroger les frontières de l’art, de l’existence humaine et de la propriété de cette dernière.
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Ce mois-ci, l’artiste arménienne Narine Arakelian questionne ces mêmes limites à travers un projet exposé à Miami, dans le cadre d’Art Basel. Elle y met en vente, sous forme de NFT, un de ces ovocytes. Le contrat promettant la cellule est intégré à une toile intitulée Live, faisant elle-même partie d’un triptyque : Love, Hope, Live.
Narine Arakelian a confié au média états-unien Page Six qu’elle espérait que le NFT serait acheté par un “couple ayant des difficultés à concevoir”, afin que son ovocyte prenne vie littéralement :
“Toutes mes œuvres d’art sont mes enfants, et le fait que celle-ci produise un enfant est magnifique. Cette œuvre aura toujours une signification particulière aux yeux des acheteurs parce qu’elle leur aura apporté leur enfant ! Elle constituera toujours un souvenir très spécial.”
“C’est un bel acte de créativité, de faire don de l’art et de la vie”, conclut l’artiste de 42 ans, déjà mère d’un fils de 21 ans. Celle qui affirme s’épanouir dans un “pluralisme artistique”, en adoptant “une variété de styles et d’intentions artistiques”, centre notamment son travail autour de problématiques liées aux “identités de genre et [aux] femmes”. Ce nouveau projet interroge ainsi le statut des artistes femmes (s’identifiant comme telles), des personnes dotées d’un utérus et, plus largement, des femmes en tant que “ventres” et machines reproductrices.