“Il y a quoi à voir en ce moment ?”, “Vous avez une expo à me conseiller ?”, “Vous avez vu quelles expos récemment ?”… Chaque mois, nous tâcherons de répondre à ces questions existentielles qu’on nous pose tout le temps et qui vous font vivre les pires insomnies. Ces recommandations auront le mérite, on l’espère, d’adoucir vos week-ends, de remplir vos cerveaux de belles images et de projets touchants.
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Qui, quoi, où, quand…
29 ans après sa dernière rétrospective en France, Constantin Brancusi (1876-1957) a le droit à une nouvelle et vaste rétrospective au Centre Pompidou, à Paris, peu de temps avant sa fermeture pour travaux. Le Centre Pompidou possède la majorité des sculptures du maître, qui a légué ses œuvres à l’État français à sa mort. Situé sur sa piazza, l’Atelier Brancusi dépend aussi du Centre Pompidou. L’exposition nous promet voir plus de 120 de ses œuvres, des photographies, films et dessins, jusqu’au 1er juillet 2024.
Ce qu’on a le plus aimé…
La muséographie a été particulièrement soignée : les lignes, espaces et passages sont épurés à l’image du travail de l’artiste roumain. Au début du parcours, le plan d’exposition et ses différentes parties sont dessinés à titre informatif et ils prennent la forme d’une de ses Têtes d’enfant. Les textes sont minimalistes et la place est donnée aux œuvres. La muséographie appelle à la respiration, à la contemplation, à la méditation, au calme intérieur. Notre émotion a atteint son climax dans la salle consacrée à ses Oiseaux, qui surplombe la ville et offre une vue magnifique.
Les œuvres qui nous ont le plus touchées…
Comme il est émouvant de voir les évolutions des Tête d’enfant et Nouveau-Né, changeant de matière au fur et à mesure, perdant leurs aspérités et allant vers du lisse, toujours plus lisse. La reproduction de son atelier est aussi une pièce phare de l’exposition et on y est restées un bon quart d’heure, à contempler ses grandes scies, son mobilier en bois et tous ses outils.
La salle consacrée à la Princesse X figure également dans nos coups de cœur : oui, oui, cette sculpture phallique représente bien Marie Bonaparte, petite-nièce de Napoléon, et il est toujours agréable de découvrir IRL des œuvres dont on a parlé, des années plus tôt. Comme un petit jeu de devinettes, il est aussi très satisfaisant de découvrir, à travers les légendes, les animaux que Brancusi a sculptés dans des formes très abstraites.
Constantin Brancusi, Princesse X, 1915-1916, legs de Constantin Brancusi de 1957, Centre Pompidou – Musée national d’art moderne, Paris. (© ADAGP, Paris 2024/Succession Brancusi/Centre Pompidou, MNAM–CCI/Georges Meguerditchian/Dist. RMN–GP)
Ce qu’on a moins aimé…
Nous avons peu de choses à reprocher à l’exposition, hormis le fait qu’elle manque d’une incarnation intime car l’accent est donné à ses œuvres et à son atelier pour parler de lui. La frise chronologique et les quelques citations affichées au mur sont les seuls accès que nous avons à sa vie intérieure et son identité, mais ce type de mise en avant nous semble quelque peu froid.
Pour aller plus loin…
Si vous avez aimé cette exposition, on vous conseille de regarder le documentaire Brancusi, les métamorphoses de la sculpture, d’Alain Fleischer, diffusé sur Arte.
L’exposition “Brancusi” est à voir jusqu’au 1er juillet 2024, au Centre Pompidou, à Paris.
Konbini, partenaire du Centre Pompidou, à Paris.