Les intelligences artificielles créatives et leurs facultés grandissantes à se faire passer pour de véritables photographies, tableaux et œuvres d’art en tous genres suscitent facilement émoi et effroi auprès du grand public et des artistes – ces dernier·ère·s ayant peur de se faire remplacer par des robots. Cependant, les IA en question ne manquent pas toujours d’humanité ; elles en récupéreraient même plutôt le pire.
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Tendance à privilégier et ne représenter que des personnes blanches, à apposer des caractéristiques racistes aux personnes racisées… Les exemples ne manquent pas concernant les biais racistes des intelligences artificielles. Afin de contrer cela, un groupe “d’artistes noirs originaires du continent africain et de sa diaspora” a monté une exposition visant à “explorer les représentations faussées des identités noires par les intelligences artificielles”, détaille Artnet.
Zoe Osborne, Summer Edition. (© Feral File)
Ainsi, l’algorithme Twitter aurait tendance à privilégier les visages blancs. Les plateformes créatives génèrent automatiquement des personnes blanches si on ne précise pas leur couleur de peau et accolent facilement aux personnes racisées des descriptions dégradantes. Linda Dounia, commissaire de l’exposition “In/Visible”, rapporte à Artnet le fossé existant entre les artistes noir·e·s et blanc·he·s concernant les potentialités offertes par les IA : “Les artistes noir·e·s qui utilisent les intelligences artificielles doivent travailler plus fort que leurs collègues blanc·he·s pour atteindre des résultats qui les représentent fidèlement, […] en réécrivant sans cesse les prompts, en corrigeant les distorsions et en retouchant les stéréotypes.”
L’exposition vise à souligner ces injustices et à militer pour une prise de conscience du milieu numérique. Toujours aussi impressionnantes de réalisme, les œuvres rassemblées offrent une meilleure représentation des identités noires parce qu’elles sont créées par des personnes concernées – un paramètre crucial et pourtant souvent négligé.
Minne Atairu, Blonde Braids Study II. (© Feral File)
Adaeze Okaro, Planet Hibiscus, #33. (© Feral File)
L’exposition “In/Visible” est présentée en ligne sur le site de Feral File.