Cet article a d’abord été publié dans notre newsletter Fast Forward le 2 novembre 2023.
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À quel moment devient-on vraiment adulte ? Quand on contemple sa jeunesse avec sagesse ? C’est en tout cas ce qui se dégage de la dernière publication d’Aslak, vidéaste dont vous avez probablement croisé le nom dans les crédits des vidéos d’un de vos youtubeurs préférés. Parce qu’Aslak, avant d’être reconnu pour son travail derrière la caméra, a été musicien. Musicien à une époque, où, sur un malentendu – ou un bon coup sur Myspace –, on pouvait se retrouver à faire le tour du monde.
Ce retour en arrière, en tendre mélancolie, sur le point d’orgue de sa carrière musicale avec Guillaume – plus connu aujourd’hui des amateurs de rigolade sous le nom de Guiguipop – est un prétexte. Un prétexte pour dire, qu’avant, c’était fort beau, mais ce n’était pas aussi glam que ce que pouvaient voir nos yeux d’adolescents. Je le sais, car j’ai partagé quelques line-up avec le duo d’Aslak, plus au rang musique électronique que leur punk-rock, mais marqué dans la même époque, celle de la musique d’Internet un brin énervée à la mode autour de 2010.
“On a beaucoup fait la fête, beaucoup. On faisait la fête au boulot parce que c’était après les concerts, et on faisait la fête la semaine parce qu’on n’avait rien à faire entre les concerts. Du coup, on sortait. On faisait de la musique la journée et le soir, on allait boire des coups. Cette période, elle nous a épuisés physiquement, elle nous a épuisés moralement, parce que c’était très intense. On a touché du doigt un rêve, qui n’en était pas un, c’était juste une autre routine”, raconte Aslak en voix off sur les images d’archives à l’arrière d’un tour bus.
13 bonnes années plus tard, les deux copains réenregistrent un de leur vieux morceau. Pas pour récup les droits des masters comme Taylor Swift, mais pour le plaisir de rejouer, au rythme d’aujourd’hui. HEAVY, en 2010, tournait à 220 BPM. La version qu’ils réenregistrent aujourd’hui, seulement 97 BPM. C’est un nouveau HEAVY qui résonne chez pas mal de trentenaires tirant vers les 40 ans, pour se rassurer des choix de vie, qui parfois, même s’ils semblent trop raisonnables, sont les meilleurs.
La vidéo d’Aslak est dispo ici et, si on s’offre cette tranche de nostalgie, c’est aussi que le livre de Konbini WORLD WILD WEB, qui revient sur 15 années de culture web, est en vente chez votre libraire préféré.