Alors que Donald Trump n’en finit pas de consterner l’opinion américaine (et mondiale) avec ses sorties sexistes, racistes et vulgaires, un groupe d’artistes s’est réuni pour protester en chanson.
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Trump continue de mobiliser les artistes américains contre lui. Après le coup de gueule des White Stripes et le freestyle vénère d’Eminem, c’est au tour d’une trentaine de musiciens d’essayer d’enrayer la campagne du milliardaire. Comment ? En sortant chaque jour, jusqu’à l’élection du 8 novembre, une chanson inédite et engagée. Parmi les signataires de ce projet d’envergure commencé le 10 octobre, on notera par exemple les participations de Moby, Franz Ferdinand, Death Cab for Cutie ou encore R.E.M., rien que ça.
“En tant qu’artistes, nous sommes unis dans notre désir de protester contre la campagne ignorante, haineuse et discriminante de Donald Trump“, peut-on lire dans la lettre cosignée par les artistes de la playlist. Nous espérons que ces chansons fourniront la motivation nécessaire pour faire la bonne chose au cours des quelques semaines qui nous séparent de cette élection décisive.“ Pour lever tout doute éventuel (si tant est qu’il puisse encore y en avoir…) la signature du manifeste est sans appel : “Artists for a Trump-free America” (“Les artistes pour une Amérique sans Trump”, en VF).
À l’origine de cette initiative ambitieuse, on retrouve l’écrivain Dave Eggers, également directeur de la maison d’édition McSweeney’s (à l’origine de petites perles critiques). Dave Eggers n’en est pas à son premier coup d’essai en ce qui concerne l’engagement politique. En 2012, il avait monté le projet 90 days, 90 reasons pour soutenir, cette fois-ci, la campagne de Barack Obama. Il s’agissait alors, pour toutes sortes de célébrités, de soumettre chaque jour une bonne raison de voter pour l’intéressé. Aujourd’hui l’écrivain voit les choses en plus grand. Serait-il forcé par l’urgence imposée par la candidature de Trump ?
Si certaines chansons abordent des traits caractéristiques de la personnalité du milliardaire à moumoute, comme Demagogue de Franz Ferdinand, d’autres font référence de manière plus précise à des moments clés de la campagne. Ainsi, Death Cab for Cutie évoque avec humour et brio la sortie de Donald Trump sur un prêt d’un million de dollars (plutôt sept d’ailleurs) que son père lui a accordé pour se lancer dans le business.
“Pour réussir il ne faut qu’une chose … un prêt d’un million de dollars, impossible de s’en sortir sans un prêt d’un million de dollars”, entend-on sur une instru pop mélancolique. Le tout accompagné d’un clip filmant sous toutes les coutures un sosie du candidat républicain, et vu près d’un demi-million de fois sur YouTube. Au sujet de son titre, Ben Gibbard, chanteur du groupe, critique la “tentative de Donald Trump de se faire passer pour un self-made man avec un PETIT prêt d’un million de dollars”, ce qui l’a “vraiment dégoûté“.
À ce jour, treize tracks sont déjà sorties et vous pouvez allez vous faire une petite idée sur le site créé pour l’occasion.
Pour le mot de la fin, on peut faire confiance à Moby : “Aucune personne sensée n’embaucherait un clown rageux et inexpérimenté pour réparer sa plomberie, alors pourquoi y penser pour diriger un pays ?”