Travail du sexe, amour filial et handicap : l’intimité au cœur du concours photo de Kuala Lumpur

Travail du sexe, amour filial et handicap : l’intimité au cœur du concours photo de Kuala Lumpur

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© Angelika Kollin ; Hendra Eka

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Par Lise Lanot

Publié le , modifié le

Le Kuala Lumpur International Photo Awards a poussé des photographes à sortir de leur zone de confort.

Pour sa 15e édition, le Kuala Lumpur International Photo Awards a décidé de centraliser sa compétition autour du thème, si difficile à retranscrire, de l’intimité. En recherche de portraits immortalisant ses différents visages, le concours souhaitait pousser les photographes à “sortir de leur zone de confort afin de laisser les forces de l’instinct et de la beauté prendre le pas” sur leurs habitudes.

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Sortir de sa zone de confort ne signifie pas seulement aller à la rencontre de l’inconnu, il s’agit aussi d’oser regarder en face ce qu’on évite le reste du temps – et donc, parfois, se regarder soi-même. Plusieurs autoportraits ont ainsi été distingués par le jury du concours. Les images primées dressent des portraits sensibles et pluriels des personnes et vécus qui nous entourent. On y retrouve beaucoup d’amour – sous toutes ses formes, qu’il s’agisse de tendresse familiale, de sexe tarifé ou de relations maritales – mais aussi des instants suspendus où se mêlent douleur, peur et, quoiqu’il arrive, espoir. 

Sandra Monrroy (au centre), 36 ans, trois jours après avoir subi une mastectomie bilatérale à cause d’un cancer du sein. (© Sáshenka Guttierrez)

Certaines images ont des airs de tableaux classiques tant les sentiments immortalisés semblent intemporels, éloignés par leurs particularités ; si proches par leur force. Les récits qui les accompagnent nous poussent à prendre en compte les histoires intimes transportées par les personnes qui nous entourent. Elles nous enjoignent également à accepter, chérir et faire croître nos propres terrains intimes, en constante mutation.

2ème prix du concours : Nino et Olivia. Photographié à domicile, le couple est porteur de trisomie 21. (© Rona Bar et Ofek Avshalom)

3ème prix du concours : You are my mother. Constituer la seule source de revenus pour une famille de deux enfants n’est pas rien en Afrique du Sud. Il y a quelques années, quand le petit Paru a perdu sa maman à cause de violences conjugales, sa plus jeune tante, Zikhona, l’a adopté, lui et sa petite sœur, sans hésiter. (© Angelika Kollin)

Ici, quatre personnes queers se donnent de l’amour et de l’affection. L’intimité queer est souvent montrée comme de la dépravation mais nous, en tant que personnes queers, choisissons notre famille et choisissons l’amour et l’affection face à la haine qu’on subit hors de notre bulle. (© Adrian Alarcon Sanchez)

Un moment tendre et aimant entre et un père et son fils dans le métro new-yorkais. (© Claude Beller)

Lisette embrasse son client, Eric, dans son appartement à Amsterdam, aux Pays-Bas. Depuis 12 ans, Lisette a dédié sa vie au travail du sexe. (© Hendra Eka)

Papa don’t take no mess. Ils agissent tous les deux comme des reflets l’un de l’autre. (© Ky Smiley)

Cordelia. “Ce portrait de ma série The Same as You a été instigué et documenté par le fait que j’ai moi-même une invalidité : on m’a diagnostiqué une paralysie cérébrale à l’âge de 3 ans.” (© Leia Ankers)

Hold me, don’t leave me alone. Elle ne peut plus se lever. Elle a vécu des situations sociales désastreuses et a perdu toute relation avec les membres de sa famille. Cette femme, dont le nom d’emprunt est Maria, a été cambriolée et quittée par son ex-mari. (© Matteo Rea)

Wedding Rehearsal. “J’ai pris cette photo alors que je demandais à un de mes amis de mettre en scène de l’intimité afin de combler les attentes de mon père. Ainsi, je veux explorer le camouflage de l’intimité grâce à des mises en scène.” (© Ziyu Wang)

1er prix du concours : Rough Play. Un moment de calme entre mes deux garçons après un peu de bagarre. Leurs corps d’adolescents expriment tant de sentiments. (© Allison Plass)