Timothée Chalamet, le retour de Chicken Run et des araignées : les 20 films qu’il ne faut pas rater en décembre

Timothée Chalamet, le retour de Chicken Run et des araignées : les 20 films qu’il ne faut pas rater en décembre

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(© Warner Bros. / Netflix / Tandem)

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Par Konbini

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De l’animation, du film à Oscars, du monstrueux, du blockbuster et de la grosse chialade, il y en a pour tout le monde.

La Chimère d’Alice Rohrwacher (Ad Vitam) — en salle le 6 décembre

Quiconque connaît le cinéma de Rohrwacher sait que c’est un des noms les plus fascinants de ces dernières années. Ce n’est pas pour rien que Bong Joon-ho est fan de son travail. Pour son quatrième long-métrage (le troisième à être passé par la Sélection officielle à Cannes), la cinéaste italienne conclut sa trilogie de la vie campagnarde, avec un Josh O’Connor resplendissant. L’Italie des années 1980, des artefacts et une histoire d’amour torturée. Comment ne pas adorer ?

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Migration de Benjamin Renner et Guylo Homsy (Universal Pictures) — en salle le 6 décembre

Après la mégaproduction Super Mario Bros. le film, nos talentueux Frenchies du studio Illumination reviennent avec un long-métrage d’animation plus confidentiel mais complètement original : Migration. C’est l’histoire d’une famille de canards qui décident de quitter leur étang natal pour visiter le monde et vivre pleinement la période de migration. Au cours de leur périple, ils vont croiser un tas d’énergumènes, dont les étranges hérons ou les terrifiants humains, dans une séquence épique à New York.

Migration est une belle comédie familiale sur le thème du coming-of-age et des galères de couple. Encore une fois, Illumination assure le spectacle avec une animation très contemporaine et tout bonnement sublime, qui multiplie les décors (forêts, villes, lacs, plages paradisiaques) et les références au genre et au cinéma (Le Monde de Nemo, Bambi, Les Aventures de Bernard et Bianca, Akira, The Dark Knight : Le Chevalier noir…). Une grande aventure pour toute la famille, écrite par Mike White, le créateur de The White Lotus.

Répétition générale de Molly Gordon et Nick Lieberman (Disney+) — sortie le 6 décembre

Répétition générale, dont le titre original, Theater Camp, est, comme souvent, bien plus à propos, nous plonge au cœur d’un été un peu hors du temps dans une colonie de vacances américaine à thème, à Adirondacks, dans l’État de New York. Mais à AdirondACTS, aucun bizutage ni romance adolescente ne sont de rigueur, l’endroit est avant tout une safe place très queer où la liberté et l’expression artistiques sont la priorité.

Cette année, les participants ont trois semaines pour apprendre la comédie musicale Joan, Still, dédiée à la fondatrice bien-aimée du camp qu’un stroboscope un peu trop virulent a plongée dans le coma avant le début de l’été. C’est Troy, son fils vlogueur, immature et incompétent qui sera chargé d’assurer la relève, aux côtés de professeurs très dévoués, d’enfants très motivés et sous la houlette de Rebecca-Diane (Molly Gordon, Claire dans la dernière saison de The Bear et également coréalisatrice du film) et Amos Klobuchar (Ben Platt).

Mockumentaire au cringe façon Parks and Recreation, à la croisée de Glee et High School Musical et à l’humour délicieusement absurde de Wet Hot American Summer, Répétition générale enchaîne les gags, les références et les effets de mise en scène dans une comédie salvatrice et surtout très drôle. À Sundance, le film a reçu le Dramatic Special Jury Award for Ensemble Cast pour son incroyable casting d’adolescents multitâches, et c’est un immense coup de cœur.

Soudain seuls de Thomas Bidegain (StudioCanal) — en salle le 6 décembre

L’adaptation du bouquin d’Isabelle Autissier a quelque temps été un projet hollywoodien, d’une production française mais au casting américain. Finalement, c’est Mélanie Thierry (particulièrement impressionnante par ailleurs) et Gilles Lellouche qui s’y collent, et tant mieux. Car le genre du film de survie est trop rare chez nous. Donc voir un couple de Français obligés de se battre pour ne pas mourir dans le froid d’une île proche de l’Antarctique, c’est un grand oui. Ce n’est pas parfait, mais c’est rafraîchissant – pardon, on était obligés…

Bâtiment 5 de Ladj Ly (Le Pacte) — en salle le 6 décembre

Quatre ans après le choc de son premier long de fiction, Les Misérables, Ladj Ly revient avec un autre portrait de la banlieue et de problématiques de certains quartiers. Ici, il s’agit du combat des habitants d’une tour HLM pour conserver cette dernière face à une mairie – avec la question en fond de la corruption, de la violence policière, de la gentrification, et tout ce que cela soulève. En pointant du doigt l’hypocrisie du pouvoir sur un point plus précis et plus rarement commenté que les violences décriées dans son premier long, Ladj Ly prouve qu’il est le seul à raconter la vie des banlieues aussi justement dans le paysage cinématographique en France.

Godzilla Minus One de Takashi Yamazaki (Pathé) — en salle uniquement les 7 et 8 décembre

L’histoire de la franchise Godzilla est aussi longue que complexe. D’abord, Godzilla Minus One n’a rien à voir avec le MonsterVerse de Legendary Pictures, dont on attend le prochain volet en avril 2024. Ensuite, c’est une production de la Toho 100 % japonaise, et c’est pour ça que le film est très mal distribué en France et dans le reste du monde malgré son succès important au pays du Soleil-Levant. Godzilla Minus One fait partie de l’univers étendu des Kaiju et se déroule peu après la Seconde Guerre mondiale, alors que le monstre ressurgit pour semer la terreur et le chaos au Japon.

Produit avec un budget riquiqui (15 millions de dollars), Godzilla Minus One est pourtant une pépite du genre. Son réalisateur Takashi Yamazaki, qui a très mal vécu les périodes de confinement pendant le Covid-19, délivre toute son anxiété et sa méfiance vis-à-vis du gouvernement dans son film. Il questionne avec beaucoup de justesse la part de Godzilla, de monstre, donc, qui sommeille en chacun de nous et les traumatismes d’un événement global comme les guerres (ou, dans le contexte actuel, la pandémie).

Et puis ça reste un film de Kaiju léché et jouissif malgré le budget minime, preuve qu’on peut faire du grand spectacle avec une petite mise de départ. À ne pas rater en salle, même s’il sera diffusé sur cinquante écrans de cinéma seulement dans l’Hexagone…

Past Lives de Celine Song (ARP) — sortie le 13 décembre

Inspiré de la vie de la réalisatrice, le scénario de Past Lives pourrait sembler des plus classiques au royaume des comédies romantiques. Nora et Hae Sung sont deux amis d’enfance coréens, séparés par le déménagement des parents de Nora au Canada. Adultes, ils reprendront contact sur les réseaux sociaux puis se reverront, vingt-quatre ans plus tard, à New York, où Nora vit désormais, mariée à Arthur, lors d’une semaine “fatidique”.

La thématique des amours passées et, surtout, des amours manquées, par la jeunesse, la distance ou la fierté, est un matériau hautement cinématographique, au potentiel émotionnel immanquable. Si la grâce et la délicatesse de la réalisation de Greta Lee, doublée de l’interprétation délicate de Greta Lee (The Morning Show) et Teo Yoo (Decision to Leave), nous ont émus aux larmes, c’est le personnage d’Arthur, le mari américain de Nora, qui comprend ce qui se joue sans chercher à interférer, très finement écrit et interprété par John Margaro (First Cow), qui demeure le véritable point fort de Past Lives.

Wonka de Paul King (Warner Bros.) — en salle le 13 décembre

Le chocolatier le plus connu de la pop culture n’est plus le type glauque et blafard que Tim Burton a accolé à Johnny Depp mais une version pop, colorée – et même en chansons. La relecture de Wonka par Paul King (Paddington et sa suite) permet à Timothée Chalamet de faire sa première comédie musicale. Donc, de base, on est chauds, en fait.

Les Trois Mousquetaires : Milady de Martin Bourboulon (Pathé) — en salle le 13 décembre

Il s’agit du deuxième volet du blockbuster français, quelques mois après le début des aventures des mousquetaires les plus célèbres de la littérature francophone, qui doit donner plus d’ampleur au personnage de Milady et résoudre plusieurs points, notamment autour de D’Artagnan et Constance. Si vous vous souvenez du cliffhanger de la fin du premier film, vous ne pouvez pas ne pas avoir hâte de voir ce qui arrive.

Chicken Run : La Menace nuggets de Sam Fell (Netflix) — sortie le 15 décembre

Vingt-trois ans après leur première échappée, les poules de Chicken Run repartent à l’aventure pour Netflix dans la suite du film culte sorti il y a vingt-trois ans, donc (et qui est toujours le film d’animation en stop-motion le plus rentable de tous les temps, avec 225 millions de dollars engrangés). Malgré ce carton, les studios familiaux britanniques n’ont pas choisi de surfer sur le succès de ce premier opus pour offrir rapidement un prequel, un sequel ou une quelconque adaptation aux aventures de leurs poules aux œufs d’or.

Et c’est pour le mieux, car après vingt ans de maturation, le résultat est le parfait mélange entre préservation du savoir-faire originel des studios Aardman, nostalgie et modernité du récit. Dans ce James Bond façon volatiles, on retrouvera donc Ginger et Rocky, échappés par miracle de la ferme Tweedy et désormais installés sur une île paradisiaque avec leur intrépide poussin Molly, attirée par le monde extérieur si menaçant pour de délicieux poulets. Quand Molly se retrouve prise au piège d’une ferme industrielle aux allures de forteresse, ses parents et leurs amis vont tout mettre en œuvre pour y pénétrer.

Maestro de Bradley Cooper (Netflix) — sortie le 20 décembre

Cinq ans après le triomphe de A Star Is Born, Bradley Cooper repasse pour la seconde fois derrière la caméra avec un nouveau film musical, Maestro, présenté en compétition officielle à la 80e Mostra de Venise. Cooper y tient également le rôle-titre de Leonard Bernstein, pianiste new-yorkais, compositeur éclectique de renom, chef d’orchestre passionné et ouvertement bisexuel.

Pour Netflix, Bradley Cooper a choisi d’en dresser le portrait, mais surtout de dresser, sur plusieurs décennies, celui du couple qu’il a formé avec l’actrice chilienne Felicia Montealegre (Carey Mulligan), de leur rencontre dans les années 1950 jusqu’à la mort de cette dernière des suites d’un cancer du sein en 1978. Le réalisateur étire son récit dans le temps mais ne perd jamais de vue ce qui l’intéresse en premier lieu dans la vie de Bernstein : le couple, ses arrangements et comment les faire fonctionner au mieux dans la durée, malgré les épreuves. Et alors qu’on s’attendait à être bercés par un biopic ronronnant, classique et hagiographique, on a surtout été saisis par un très beau film sur le couple, sur ses compromis et ses compromissions.

Les Colons de Felipe Gálvez (Dulac Distribution) — en salle le 20 décembre

La petite claque d’Un certain regard, repartie avec le Prix de la critique internationale, n’est pas assez citée ou mentionnée. Or, si vous pouvez, ne passez pas à côté de ce récit fou et ambitieux (surtout pour un premier long) du génocide dans le Chili du début du XXe siècle des Selk’nam, des autochtones massacrés par des colons blancs. Puissant, parfois un peu trop sur des rails, mais avec une mise en scène dingue – surtout pour un premier long.

Menus-plaisirs : Les Troisgros de Frederick Wiseman (Météore Films) — en salle le 20 décembre

Frederick fucking Wiseman. Son nom ne vous dit peut-être rien, mais le documentariste, qui fêtera bientôt ses 94 ans, demeure l’artiste le plus important de son art à l’heure actuelle. Connu pour ses docus longs de plusieurs heures, hypnotisant en filmant le quotidien – sa dernière œuvre raconte la vie d’un tribunal local à Boston pendant 272 minutes (!) et est sublime. Inarrêtable, il a délivré au dernier Festival de Cannes quatre heures à suivre une famille de chefs derrière un restaurant étoilé. Comment refuser ?

Ressorties de films de Wong Kar-wai (Jokers) — en salle le 20 décembre

Après avoir fait un très beau coup en ressortant le sublimissime In the Mood for Love puis, quelques mois plus tard, ses deux premiers longs (As Tears Go By et Days of Being Wild), Jokers continue son travail autour de la filmographie d’un des plus grands cinéastes hongkongais en ressortant quatre de ses films en version remastérisée – dont un particulièrement rare. L’occasion parfaite de redécouvrir le sublime Chungking Express, les pas assez reconnus Happy Together et Les Anges déchus, et de découvrir le segment du triptyque Eros, La Main (inédit en segment seul au cinéma).

Zéro excuse pour ne pas passer les fêtes avec le maître du romantisme.

Rebel Moon, partie 1 : Enfant du feu de Zack Snyder (Netflix) — sortie le 22 décembre

Quinze ans auparavant, juste après la sortie de La Revanche des Sith, Zack Snyder avait frappé à la porte de George Lucas dans l’espoir de lui vendre un film Star Wars. Le réalisateur américain s’était gentiment fait envoyer balader, mais il a gardé toutes ces années la conviction que son projet en valait la peine. Finalement, il en a tiré un univers de science-fiction à part entière baptisé Rebel Moon, qui sortira sur Netflix en deux parties (la seconde, L’Entailleuse, est prévue pour le 19 avril 2024).

Dans sa première partie, Rebel Moon nous emmène dans une colonie spatiale futuriste composée d’agriculteurs épicuriens et heureux. Mais leur havre de paix est menacé le jour où un héraut d’un empire galactique tyrannique les attaque et les asservit au nom de l’empereur. C’était compter sans la mystérieuse Kora (Sofia Boutella), une femme au passif violent qui décide de se rebeller et entraîne avec elle une communauté prête à se battre pour sa liberté. Un film à grand spectacle hyper généreux, passionnant par son lore inédit et franchement beau si on accroche à la patte toujours très clivante mais assurément singulière de Zack Snyder.

Vermines de Sébastien Vaniček (Tandem) — en salle le 27 décembre

Retenez son nom, car il a de fortes chances de devenir un cinéaste important du paysage hexagonal : Sébastien Vaniček. Un premier long, d’horreur pure, avec un postulat plus que rare en France (film d’invasion, ici d’araignées) et un maximum de réels arachnides. Le tout avec un casting profondément cool, du gore et du glauque, de l’angoisse sincère, et un sous-texte politique solide. Impressionnant.

L’Innocence d’Hirokazu Kore-eda (Le Pacte) — en salle le 27 décembre

Le retour au Japon après un détour par la France puis la Corée du Sud est plus que bénéfique au grand cinéaste nippon. C’est l’histoire d’un gamin “turbulent” et d’un incident raconté de plusieurs points de vue différents, avec une pointe de genre et un prix qui spoile un peu le récit (on ne parle pas du Prix du scénario à Cannes). Et puis il est difficile de mentionner le film sans citer la musique, puisqu’on parle de la dernière partition de l’immense Ryūichi Sakamoto avant qu’il ne nous quitte. Indispensable.

Dream Scenario de Kristoffer Borgli (Metropolitan Filmexport) — en salle le 27 décembre

À peine un an après son très surprenant Sick of Myself, le réalisateur norvégien Kristoffer Borgli débarque à Hollywood, et pas par la petite porte. On parle ici d’une production A24, avec un Nicolas Cage particulièrement drôle – ce qui est assez rare pour être notifié – dans le rôle d’un prof cancel après être apparu dans les rêves de millions d’individus. Pas parfait, mais il est assez rare d’avoir des productions A24 chez nous, et il faudra sans doute suivre de près ce cher Borgli.

Mon ami robot de Pablo Berger (Wild Bunch Distribution) — en salle le 27 décembre

Il est toujours intéressant de voir des cinéastes se diriger pour la première fois vers l’animation, brisant un peu des barrières débiles que certains pourraient voir. Pablo Berger, réalisateur espagnol connu notamment pour sa relecture de Blanche-Neige il y a dix ans, se tente à l’animation avec le très mignon Mon ami robot, l’histoire d’un chien qui s’ennuie et se crée un copain robot. Faussement naïf et visuellement très doux, c’est le dessin animé de cette fin d’année.

Saltburn d’Emerald Fennell (Amazon Prime Video) — sortie en décembre

Après avoir décroché l’Oscar du meilleur scénario original pour Promising Young Woman, un premier film féministe et un thriller unique en son genre qui vient appuyer là où ça fait mal, la réalisatrice dévoile ce mois Saltburn, qui va venir chatouiller la bienséance.

Après avoir dénoncé la triste banalité des agressions sexuelles dans les milieux éduqués et les prétendus nice guys aux comportements inappropriés, la réalisatrice anglaise va nous raconter “une histoire de désir et d’obsession” en posant son regard provocateur et acéré sur “une grande famille de l’aristocratie anglaise” dont elle est elle-même issue.

C’est dans le milieu des années 2000 – années où la réalisatrice a étudié à Oxford – qu’elle situe son nouveau film centré sur Oliver Quick, étudiant dans la même université très renommée, intrigué par le monde aristocratique auquel appartient son camarade, Felix Catton. Ce dernier va inviter Oliver à Saltburn, la luxueuse propriété de sa famille, où ils passeront ensemble “un été inoubliable”.

Article coécrit par Arthur Cios, Adrien Delage et Manon Marcillat