“C’est ouf comme il a aimé la France et Paris !! Il a carrément repris du France Gall !!” Ce samedi 29 juillet, perles de sueur sur le front, je me débats pour prendre le RER B (aka l’arène des Hunger Games après chaque concert), juste après la première des deux dates de The Weeknd au Stade de France. C’est alors que j’entends cette mignonne et candide réflexion de la part de deux spectatrices, visiblement conquises et surtout charmées par le fait que le starboy canadien soit de toute évidence fou amoureux de la France et de Paname, au point d’improviser une reprise de “Laisse tomber les filles”, petit banger de France Gall issu de son illustre album Poupée de cire, poupée de son. Dans le public aussi, certains individus peut-être moins au fait de la discographie de l’artiste se posaient peu ou prou la même question : mais depuis quand The Weeknd chante du France Gall ?
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Eh bien… depuis plus d’une décennie. En réalité, Abel Tesfaye (toujours bon de rappeler son vrai blase) n’a pas vraiment “repris” le morceau “Laisser tomber les filles” ce soir-là, mais a interprété l’un de ses propres sons, à savoir “Montreal”. Sorti en 2011, il fait partie de l’opus “Echoes of Silence” qui n’a pas particulièrement pété dans l’Hexagone, d’où la stupeur générale. Mais en effet, sur ce morceau, The Weeknd sample bien France Gall, chantant dans un français plus que correct le refrain, jusqu’à “Oui, j’ai pleuré, mais ce jour-là, je ne pleurerai pas“. Force est de constater qu’avec tous ces thèmes abordés (karma, toxicité, mélancolie et cœur brisé), le titre de la chanteuse disparue matche finalement parfaitement avec l’univers du cocréateur de The Idol !
Il est également peut-être quelque peu surprenant que “Montreal”, titre relativement méconnu et vieux de douze ans, fasse partie d’une setlist bourrée de tubes plus récents – à noter qu’il est parfois carrément skippé selon les dates, c’est dire. Mais au fond, le choix est cohérent et The Weeknd ne pouvait que rendre hommage à la ville lumière en fredonnant dans la langue de Molière le temps de quelques refrains, au grand dam des Niçois, qui n’y ont pourtant pas eu le droit lors de la venue du chanteur à l’Allianz Riviera quelques jours plus tôt. Sans vouloir remuer le couteau dans la plaie ou flamber, gageons qu’ils s’en remettent…