Une bande-son d’une épouvantable finesse.
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Une douce mélancolie s’élève lorsqu’on écoute “Suspirium”, le premier extrait musical de Suspiria, remake élégant et fort du film de Dario Argento de 1977, réalisé par un autre réalisateur italien, Luca Guadagnino (Call Me By Your Name, A Bigger Splash).
Pour son troisième album solo, le premier dédié à la bande originale d’un film, Thom Yorke navigue dans une noirceur prégnante, à travers des compositions habituellement aériennes. Place à l’ambiance d’un film d’horreur terne : une invitation à se plonger entre les murs ensanglantés de l’académie de danse à Fribourg, alors que Suzy Bannion (Dakota Johnson) y entre par la petite porte.
Si la grande majorité des morceaux laisse place à des instrumentations inquiétantes, Thom Yorke vampirise notre cerveau avec trois titres chantés : “Suspirium” (qui a deux versions, dont une pour la fin) donne le ton et l’esprit du projet de Luca Guadagnino, exprimant avec justesse le mélange des temporalités, entre nostalgie et oubli des corps, tandis que “Has ended” et ses voix disparates, et “Unmade” et son piano et sa voix fragiles, continuent de peindre le tableau d’une maison habitée par des sorcières, mais d’une manière presque tendre – une sorte de douceur horrifique.