L’association américaine de l’industrie du disque vient d’élargir son système de certification en prenant en compte les écoutes streaming et les vues sur YouTube. Une première.
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Depuis le 1er février, le nombre d’écoutes en streaming audio et vidéo sera comptabilisé dans l’obtention d’une certification or et platine décernée par The Recording Industry Association of America (RIAA), l’association américaine de l’industrie du disque. Les ventes physiques et digitales d’albums n’auront plus l’exclusivité de la certification or et platine. Dans un communiqué publié le lundi 1er février, l’institution estime donc que 1 500 vues sur YouTube ou 1 500 écoutes sur Spotify ou Tidal équivalent désormais à un album vendu ou dix titres achetés.
La RIAA justifie ce nouveau système de classification par une volonté de “reconnaissance de l’accomplissement artistique sur le marché de la musique.” Le président de l’association, Cary Sherman, veut clairement s’adapter à une époque où la musique ne se vend plus sur des CD, et ne s’écoute plus de la même façon :
“Nous savons que l’écoute de musique, albums et chansons, a grimpé en flèche, aussi cette tendance n’a pas encore été représentée dans notre certification d’album. Moderniser notre prix en incluant le streaming musical est la prochaine étape logique”.
L’association a d’ailleurs partagé une liste de 17 albums d’artistes détenteurs d’un disque or ou platine depuis la mise en application de ce nouveau modèle. Parmi eux An Awesome Wave d‘Alt-J, To Pimp a Butterfly de Kendrick Lamar ou encore Beauty Behind the Madness de The Weeknd. Michael Jackson et son mythique Thriller a aussi été nommé une fois encore, disque multiplatine pour la 32e fois.
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Nouveau système de certification, nouveaux enjeux ?
Cet élargissement du système peut poser certaines problématiques dans le milieu de l’industrie du disque. Notamment sur le fait que les vues YouTube seront désormais prises en compte. Une vidéo, un album et une chanson ne sont pas un même produit, ils se consomment différemment et ne sont ni commercialisés, ni markétés de le même manière. Cela signifie que la vidéo ne sera plus seulement une image de marque, la vitrine d’un artiste ou une manière de faire parler de lui, mais bien un nouvel enjeu financier.
L’autre question que l’on est en droit de se poser concerne la prolifération des certifications. Puisque les plateformes de streaming ont désormais un poids, il est logique d’imaginer que les récompenses puissent se multiplier. Et si tout les artistes possèdent un disque d’or ou de platine, cette certification ne risque-t-elle pas de perdre de sa valeur ?
Enfin, le fait d’acheter un album possède aussi une valeur symbolique. Une valeur qui pourrait être amoindrie par la légitimité offerte au streaming et aux vues sur YouTube. Le débat est grand ouvert.