Vous n’êtes pas sans savoir que Beyoncé débarque bientôt près de chez vous. Avec une tournée mondiale gigantesque qui passera par Paris et Marseille fin mai et début juin, la reine de la pop a promis une énorme fête disco au rythme de ses tubes et des pépites de son dernier album Renaissance. C’est sa première tournée solo en sept ans et elle s’annonce légendaire : selon les simulations les plus optimistes, Queen B pourrait empocher plus de 2 milliards de dollars sur ce Renaissance World Tour.
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On vous avait partagé notre liste de prévisions pour le nouveau show préparé par l’inégalable showgirl et on n’a finalement pas résisté à la tentation de nous divulgâcher le spectacle long de près de trois heures en visionnant la première date de la tournée à la Friends Arena de Stockholm, en Suède, via des livestreams Instagram bancals mais salvateurs qui nous auront fait frétiller solo dans notre cuisine un mercredi soir.
Cet article, c’est autant pour les fans trop impatient·e·s de Queen B que pour celleux qui n’ont pas leur ticket pour la tournée (tout le monde). Forcément, c’est rempli de spoilers – mais aussi de paillettes, de cheval disco volant et même de Britney Spears.
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Culture du spoil
Quel drôle de phénomène que cette culture du spoil ! À croire que l’ère de l’instantané nous a réellement matrixés et qu’on ne peut plus vraiment se permettre d’attendre patiemment la date parisienne de Beyoncé pour connaître le contenu de son show tant attendu.
Pour nous rassurer, on se dit qu’une centaine de milliers de personnes ont succombé à la même névrose, à en croire le nombre de personnes connectées aux quelques livestreams gentiment proposés par des fans dévoués – et avides de quelques followers supplémentaires sur leurs pages perso.
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C’est ainsi qu’on a valsé de la page Instagram de Matthew Serafin (@themegamega) à celle de Kayeana Nicole (@kayeananicole), en passant par celle de Pedro Nogueira (@pedro_fnogueira), qui nous ont permis de vivre le concert selon différents points de vue et avec des excitations hispaniques du genre “Beyoncé ! Aquí, aquí, aquíííí !” qui n’ont fait qu’améliorer notre expérience. Tous les héros ne portent pas de cape.
Une première partie i-co-nique et nostalgique
On la savait, aucun·e artiste n’est programmé·e en première partie de soirée. Et en soi, pas de surprise : quand on vient voir Beyoncé, on n’a pas vraiment besoin d’autre chose. Si les sœurs Chloe et Halle Bailey avaient assuré la première partie du spectacle lors du Formation World Tour de Beyoncé en 2016, la première partie de soirée est ici assurée par… Beyoncé elle-même.
Un début de spectacle (largement) plus sobre que ce qui va suivre et qui fait la part belle à la discographie des débuts de Beyoncé, avec un enchaînement vocal, puissant et organique des tubes de ses albums Dangerously in Love (“Dangerously in Love 2”), B’Day (“Flaws and All”) et 4 (“1+1”, “I Care”). Un début de spectacle qui ravira les fanatiques de la première heure.
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Des visuels, enfin !
La BeyHive, la communauté de fans de Beyoncé, les attend avec une impatience qui frôle l’obsession : les visuels ! Depuis la sortie de son album l’été dernier, aucun clip n’a été partagé, alors qu’un court teaser partagé sur YouTube confirmait l’existence de visuels accompagnant l’album.
Tout au long du show, les fans ont enfin pu avoir droit à un aperçu de l’univers visuel de ce nouveau projet, qui référence autant l’afrofuturisme que l’idée de renaissance de l’album, au sens générique du terme, avec une réincarnation robotisée et cybernétique de Queen B à travers des visuels léchés et hautement visuels.
Et jamais à court d’humour, Beyoncé a même intégré au show un petit message grinçant à ses fans, en s’amusant de la situation virale autour de l’absence de visuels pour Renaissance. Une voix off clame ainsi : “Vous avez demandé les clips, vous avez demandé la reine. Mais une reine avance à son propre rythme, b*tches.”
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Des tenues de reine
Icône mode par excellence, Beyoncé offre des tenues toutes plus folles les unes que les autres. C’est dans une parure plus classique nous remémorant les costumes de sa tournée I Am… World Tour en 2009, une combinaison Alexander McQueen à épaulettes, qu’elle débute le show. Parmi les autres tenues, on retrouve les griffes Balmain ou Courrèges, ainsi que notre préférée du show : une signature Mugler inspirée de la collection “Les Insectes” de 1997, qui la glisse dans la peau de la reine des abeilles, elle que l’on surnomme communément Queen B(ee).
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Autre moment fashion de la soirée : cette combinaison concept de la marque japonaise Anrealage dont les couleurs se dévoilent après le passage d’un faisceau de lumière UV. Et si vous ne comprenez rien à ce que l’on vous dit, une vidéo vaut mille mots.
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Une setlist audacieuse
On vous avait partagé notre playlist de rêve, et Beyoncé a fait mieux. En délaissant les tubes les plus populaires de sa carrière (“Halo”, “Single Ladies (Put a Ring on It)” ou “If I Were a Boy”), elle a privilégié des morceaux taillés pour le spectacle et qui se sont inscrits de façon brillante dans le déroulé narratif du concert.
Longue de près de quarante morceaux, la setlist inclut l’entièreté du dernier album de Beyoncé, des singles de sa bande originale pour le Roi Lion, à savoir “Black Parade” ou “My Power”, tout en laissant de la place pour des incontournables comme “Crazy in Love”, “Partition” ou “Drunk in Love”.
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Au rang des surprises, on retrouve son remix du tube “Savage” de Megan Thee Stallion ou un morceau plutôt discret de son album 4 intitulé “Rather Die Young”, qu’elle a chanté juste avant la célébration de son hymne “Love on Top”.
Le clou du spectacle, parce que ça reste un de nos préférés de l’album mais également pour tout l’arrangement scénique de l’interprétation du morceau, reste “Heated”, qu’elle performe entourée d’une myriade de microphones, alors que des éventails géants robotisés la rafraîchissent et que des jeux pyrotechniques enflamment littéralement le stade. So hot!
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La setlist complète et détaillée juste ici, si vous voulez apprendre les paroles par cœur avant son passage chez vous.
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L’hommage queer qu’on attendait
Avec un nouvel album qui rend si explicitement hommage à la culture queer et plus particulièrement à celle du voguing et du ballroom, on attendait de ce nouveau concert quelques clins d’œil à la communauté queer à la source de Renaissance. Et, le moins que l’on puisse dire, c’est que le show ne déçoit pas.
Au-delà des multiples visuels projetés sur les écrans géants et qui reconstituent l’univers incandescent des ballrooms, avec une Beyoncé plus sulfureuse que jamais dans la peau d’une danseuse de ballroom, une multitude d’icônes de la scène voguing se sont invitées sur scène.
Aux côtés de son casting habituel (incluant le tandem français Les Twins ou la danseuse Hannah Douglass), Beyoncé convie les danseur·euse·s de ballroom Mekhi Cuffee, Carlos Basquiat ou la tornade Honey Balenciaga qui a tout simplement plié le game lors de la première date à coups de death drops, spins et autres floorwork absolument jubilatoires. Il faut le voir pour le croire.
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Des caméos inattendus et pop culture
Pour son nouveau show, Beyoncé offre un show seule sur scène mais convie subtilement la force de grandes figures de la pop culture, dont de nombreuses surprises : on entend ainsi le titre “I Just Wanna Rock” de Lil Uzi Vert ou le monument “Alright” de Kendrick Lamar se glisser entre deux morceaux ou encore le featuring de Queen B avec son mari Jay-Z et Kanye West “Lift Off” interprété pour la toute première fois.
Un extrait de “Family Feud”, issu de l’album 4:44 de son mari Jay-Z, a également été entendu au cours du concert. De façon plus surprenante, ce sont les violons du tube “Toxic” de Britney Spears qu’on retrouve dans le show, mêlés aux basses du morceau “Thique” issu de Renaissance. D’ores et déjà un moment précieux et historique de la culture gay.
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Un final à inscrire dans l’Histoire
Dans la catégorie “final de concert qu’on oublie une fois rentré·e à la maison”, vous n’en trouverez jamais un de Beyoncé. Et la clôture du show du Renaissance World Tour ne déroge pas à la règle. C’est sur le solaire “Summer Renaissance”, réinterprétation du mythique “I Feel Love” de la reine Donna Summer, que Beyoncé conclut son concert.
Adossée sur un cheval étincelant flottant au-dessus de la foule, la chanteuse délivre les dernières vocalises de son concert avant de s’envoler dans les airs, littéralement, avec un mood divin qui lui colle à la peau. C’est là, suspendue et étincelante, que Beyoncé contemple sa “ruche”, qui en aura eu pour son argent (malgré les sommes faramineuses des précieux tickets) face à un concert qui fait déjà l’unanimité et qui promet de marquer la pop culture musicale au fer rouge.
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