Président du jury de la 74e édition, Spike Lee devra départager une sélection augmentée (vingt-quatre films contre une vingtaine habituellement) à l’issue du festival. Mais la présidence du réalisateur de Do The Right Thing, reconduit en 2021 suite à l’annulation de la 73e édition, sera également politique, après une année marquée par la pandémie, bien sûr, mais aussi par le mouvement Black Lives Matter. Et il l’a fait comprendre dès la conférence de presse de présentation du jury.
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Premier Afro-descendant à occuper la présidence du festival, il a été interrogé sur son ambition en tant que Président, lui qui débutait son histoire avec le Festival de Cannes en 1989 en présentant Do The Right Thing, reparti bredouille de la compétition. Et l’infatigable militant a immédiatement donné le ton dans une réponse brève :
“Puisque vous évoquez Do The Right Thing, il y a quelques semaines, c’était le 32e anniversaire du film. Le film est sorti en 1989. Je l’ai écrit en 1988. Quand je pense à mon frère Eric Gardner, au roi George Floyd qui ont été lynchés et assassinés, je pense à Radio Raheem [personnage de Do The Right Thing, assassiné par des policiers new-yorkais, ndlr]. On aurait pu penser, et je l’espère, que 32 putains d’années après, les Noirs ne seraient plus traqués comme des animaux. Mais sinon, je suis heureux d’être là.”
C’est sur ces paroles engagées et coiffé d’une casquette 1619, année de l’arrivée des premiers esclaves africains en Virginie, que Spike Lee a ouvert cette prometteuse 74e édition du Festival de Cannes.