Un artiste autodidacte, qui a commencé à réaliser des œuvres d’art chez lui en 2018, vient d’empocher 90 000 livres Sterling (plus de 106 000 euros) pour la vente de six de ses créations. Une somme d’autant plus astronomique quand on connaît la dimension de ses œuvres, qui ne dépassent pas la taille du chas d’une aiguille.
À voir aussi sur Konbini
Ingénieur de formation, le britannique David A Lindon vient de voir partir, lors d’une vente aux enchères, ses reproductions du Cri d’Edvard Munch, de La Jeune Fille à la perle de Johannes Vermeer, des Nymphéas de Claude Monet, de La Fille au ballon de Banksy ainsi que de La Nuit étoilée et des Tournesols de Vincent van Gogh – alors que la toute première exposition consacrée à son travail n’avait pas encore débuté.
Grandes d’environ 0,4 millimètre et larges de 0,5 millimètre, ses œuvres sont, au ratio, plus coûteuses que les chefs-d’œuvre dont elles sont inspirées, précise The Times. C’est sans doute la minutie de l’artiste et le temps qu’il passe sur chacune de ses réalisations qui a séduit les collectionneur·se·s ayant mis la main sur ses tableaux miniatures.
Sur le site de Hammond Galleries, qui le représente, David A Lindon confie quasiment entrer dans un état de “transe dénuée de toute émotion” pour réaliser ses œuvres. Assis des heures face à son plan de travail, la nuit (pour “éviter les vibrations de la circulation”), il passe des mois au-dessus de son microscope à perfectionner chaque détail – qu’il conseille d’observer à la loupe ou au microscope pour véritablement se rendre compte de son travail :
“Je dois ralentir ma respiration (pour stabiliser mes mains) et maintenir mon rythme cardiaque aussi bas que possible. Un tressaillement de mon pouls peut gâcher des mois de labeur. Mes mains tressautent un petit peu à chaque battement de mon cœur, donc je dois travailler en rythme entre chaque battement. Si je ne suis pas concentré de bout en bout, mes doigts peuvent accidentellement envoyer valser des semaines de travail.”
Un éternuement, de l’électricité statique ou un courant d’air à l’autre bout de la maison peuvent faire disparaître un microscopique bout de sa création : “Une fois qu’une pièce est perdue, je peux passer des heures à la chercher avec une loupe sans jamais mettre la main dessus.”
Après trois ans de travail, l’artiste spécialisé dans le micro-art déclare se trouver “fou” de s’infliger un processus si “drainant, mentalement et physiquement”. Un travail “de fou”, peut-être, qui vient cependant de lui rapporter plus de 100 000 euros.
Le travail de David A Lindon est exposé à la Light House Media Center de Wolverhampton jusqu’au 29 octobre 2021.