“C’est le début du compte à rebours : le fonds de dotation doit réunir la totalité de la somme avant le 26 octobre 2023 pour faire de ce cinéma de quartier un bien commun, qui permettra de le soustraire définitivement aux pressions spéculatives”.
Dans la perspective de la finalisation du rachat et de la réouverture, un accord a été finalisé avec le Centre national du cinéma (CNC) pour mettre en place une billetterie à prix libre, selon la philosophie du collectif de défense. Le projet de réouverture comprend des projections quotidiennes mais aussi des ateliers d’éducation à l’image, un café associatif et une résidence d’écriture de scénarios.
Les cinéastes et acteurs Mathieu Amalric, Olivier Assayas, Robin Campillo, Leos Carax, Alain Cavalier, Agnès Jaoui et même le réalisateur américain Martin Scorsese comptent parmi les soutiens et donateurs du collectif “La Clef Revival”. Dans un appel vidéo aux dons rendu public mercredi, il déclare :
“Ces dernières années, La Clef a été occupée par des personnes dévouées à l’art du cinéma. Les propriétaires veulent le vendre sans se soucier trop de ce que deviendra cette salle si appréciée à une époque où il est de plus en plus difficile pour les cinémas de survivre. À tous les membres de La Clef Revival, sachez que les cinéastes ici aux États-Unis, vous soutiennent.”
“Je vais aller droit au but : La Clef doit rester une salle de cinéma”, appuie-t-il également dans une tribune pour le quotidien Libération, avant de marteler :
“Pourquoi devrions-nous nous émouvoir de la disparition d’un cinéma de plus ? Parce que cela compte. Chaque salle compte ; chaque salle porte en elle la trace de toutes les personnes qui s’y sont réunies pour regarder un muet de Lubitsch, un classique de Souleymane Cissé, ou le dernier film de Paul Thomas Anderson ou d’Alice Rohrwacher, parmi d’innombrables autres films et rétrospectives.
Songez à tous ces amoureux des films qui se sont donné rendez-vous sous le halo d’un projeteur. Et l’histoire de La Clef doit être préservée d’autant plus précieusement qu’elle a été ramenée à la vie par des personnes qui se sont réunies pour l’amour du cinéma et la liberté qui en découle.
Le bâtiment doit être sauvé et les projecteurs continuer à fonctionner – point final, fin de l’histoire.”
De septembre 2019 à mars 2022, ce cinéma d’art et d’essai situé dans le quartier latin, dernière salle associative parisienne, avait été occupé par un collectif de citoyens et de cinéphiles — finalement expulsés — opposés à une opération immobilière qui aurait entraîné sa disparition.
Le comité d’entreprise des Caisses d’Épargne est propriétaire des murs.
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