“The Last of Us” par Sam Raimi : enfin un bon film tiré d’un jeu vidéo ?

“The Last of Us” par Sam Raimi : enfin un bon film tiré d’un jeu vidéo ?

“L’équipe parfaite” ?

Le président de Screen Gems, Clint Culpepper, explique la genèse du projet dans un communiqué :

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Brian Dukes et Eric Ling de Screen Gems ont porté le jeu à mon attention, en insistant pour qu’on le fasse. Et quand j’ai vu la qualité de la narration, je savais que le public de ce projet était bien plus large que la simple communauté des joueurs, et que Neil Druckmann devait écrire le script. […] Sam et son équipe de chez Ghost House forment l’équipe parfaite pour aider à réaliser la vision de Neil.

Et sur ce dernier point, on a envie de croire Culpepper. Le travail de Raimi, réalisateur reconnu et déjà aux commandes d’une adaptation de World of Warcraft, et la supervision artistique laissée aux créateurs du jeu laissent penser que The Last of Us pourrait briser le vieil adage, selon lequel tous les films tirés de jeux vidéo sont des échecs complets.

La malédiction du navet

Car la question des adaptations de jeux au cinéma ne date pas d’hier. Dès les années 1990, les tentatives de surfer sur le succès de certains blockbusters n’ont pas manqué. Mortal Kombat, Mario Bros, Street Fighter (avec Jean-Claude Van Damme), autant de navets qui ne surent pas transposer l’univers vidéoludique sur grand écran.
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La journaliste Ursula Michel, sur Slate, attribue ces difficultés aux différences fondamentales des deux médias :

Les deux médias apparaissent proches (mise en scène de l’image et du son), mais n’ont pourtant clairement pas les mêmes objectifs. Alors que le joueur est le héros, actif, meneur de son propre destin de personnage, le spectateur lui se présente comme son opposé, passivement assis, contemplant les actions menées par d’autres. L’adaptation cinématographique d’un jeu vidéo a plus de chance de finir croulant sous la poussière d’une étagère de vidéoclub qu’auréolée d’un succès au box-office.

Cinéma et jeux sont donc deux mondes apparemment très proches, mais qui ont beaucoup de mal à communiquer. S’ajoutent à cela des budgets d’adaptation parfois pauvres, ou une mauvais compréhension de l’œuvre de départ.
Ce qui ne veut pas dire, précise l’auteure, que les deux mondes ne puissent pas communiquer. Un film comme Tron (Walt Disney Studios, 1982), flop devenu culte avec le temps, prouve que le jeu vidéo a un fort potentiel cinématographique. Même chose, selon Ursula Michel, pour des expérimentations comme ExistenZ (David Cronenberg, 1999) ou Avalon (Mamoru Oshii, 2002).

Suspense

Il existe donc des essais encourageants. Mais encore faut-il préciser qu’aucune de ces réussites n’est directement adaptée d’un jeu vidéo. Et puis, pour un ExistenZ, combien de Resident Evil, de Dead or Alive… de House of the Dead ?


The Last of Us