Rendez les œuvres : la justice new-yorkaise restitue 42 œuvres à l’Italie

Rendez les œuvres : la justice new-yorkaise restitue 42 œuvres à l’Italie

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© Stephanie Klepacki ; © Tobias Rademacher/Unsplash

New York est une plaque tournante du trafic international d’antiquités.

La justice de New York a restitué hier à l’Italie quarante-deux œuvres archéologiques pillées et vendues en contrebande d’une valeur de 3,5 millions de dollars, la mégapole états-unienne étant une plaque tournante du trafic international d’antiquités. Ces quarante-deux pièces exceptionnelles – certaines vieilles de 2 500 ans – ont été rendues, lors d’une cérémonie à New York, aux autorités italiennes par des enquêteur·se·s états-unien·ne·s, selon un communiqué du procureur de l’État de New York pour l’arrondissement de Manhattan, Alvin Bragg.

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“Nous continuons de réparer les dégâts causés par des décennies de réseaux très bien organisés de contrebande d’antiquités à travers l’Italie”, s’est félicité M. Bragg, précisant que “plus de 200 œuvres ont été rendues” à Rome depuis qu’il a pris la tête du parquet de Manhattan en 2022. Le général des carabiniers Vincenzo Molinese a salué “la grande réussite de l’enquête grâce à une collaboration entre l’Italie et les États-Unis”.

Parmi les œuvres retrouvées et restituées figure un vase de la région italienne des Pouilles datant de 335 avant notre ère. Il avait été volé sur un site funéraire dans le sud de l’Italie, avant d’être passé en contrebande à l’étranger par un trafiquant d’art italien, Giacomo Medici, selon la justice new-yorkaise. Ce calice, qui servait à mélanger l’eau et le vin, avait été récupéré par un “marchand d’art britannique déchu, Robin Symes, qui l’avait ensuite blanchi via Sotheby’s à Londres”. L’œuvre a été saisie en juillet chez un collectionneur privé à New York.

Deux peintures sur tuile de l’ère des Étrusques, de 440 avant notre ère, avaient été pillées dans le centre de l’Italie dans les années 1980, avant de se retrouver chez Robin Symes, lequel les avait vendues en 1992 pour 1,6 million de dollars à un couple de collectionneur·se·s new-yorkais, Shelby White et Leon Levy. Soucieux·ses de la provenance des œuvres, White et Levy les avaient rendues en 1999 à Symes, qui les a conservées à New York jusqu’en mars dernier.

Dans la capitale culturelle et économique des États-Unis, royaume de musées grandioses, comme le Metropolitan Museum of Art, et des richissimes maisons d’enchères Christie’s et Sotheby’s, le parquet de Manhattan mène tambour battant depuis 2017 une campagne de restitution d’œuvres pillées dans le monde entier entre 1970 et 1990, vendues en contrebande en Europe et aux États-Unis et saisies dans des musées et collections privées à New York. Sous l’égide du procureur Bragg, plus de 1 000 pièces pour 185 millions de dollars ont été rendues à dix-neuf pays, dont le Cambodge, la Chine, l’Inde, le Pakistan, l’Égypte, l’Irak, la Grèce, la Turquie ou l’Italie.