Alors que de nombreuses stars refusent de participer à la cérémonie d’investiture de Donald Trump, Rebecca Ferguson veut bien y contribuer à condition de pouvoir entonner l’une des chansons emblématiques de la lutte contre le racisme : “Strange Fruit”.
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Certaines offres d’emploi déclenchent de véritables torrents de candidatures alors que d’autres, à l’inverse, peinent à mobiliser les foules. C’est par exemple le cas du poste de “chanteur à la cérémonie d’investiture de Donald Trump”, le 20 janvier. Une flopée de stars, toutes plus célèbres les unes que les autres, ont ainsi refusé catégoriquement de prêter leur voix à un début de mandat qui va à l’encontre de leurs principes politiques et moraux. Céline Dion, Elton John et Justin Timberlake ont notamment décliné l’invitation.
Ce n’est toutefois pas le cas de la chanteuse britannique Rebecca Ferguson, talentueuse finaliste de l’émission X Factor, qui dit être partante pour prendre la suite d’Aretha Franklin et Beyoncé (les deux divas avaient – glorieusement – animé les cérémonies d’investiture de Barack Obama en 2009 et 2013).
Mais la condition posée par Rebecca Ferguson risque de ne pas tout à fait être du goût de Donald Trump, et a fortiori de celui d’une partie de son électorat. La chanteuse a ainsi déclaré accepter l’invitation uniquement si les équipes du nouveau président la laissent entonner “Strange Fruit”, véritable hymne antiraciste qui décrit les lynchages à répétition dont ont souffert les Afro-Américains aux XIXe et XXe siècles.
Rebecca Ferguson a expliqué son initiative à ses 773 000 followers sur Twitter :
“On m’a proposé [de chanter pour Donald Trump], voici ma réponse. Si vous m’autorisez à chanter ‘Strange Fruit’, une chanson qui a une énorme importance historique et qui fut blacklistée aux États-Unis car elle était trop controversée. Une chanson qui parle à tous les Noirs méprisés et opprimés. Une chanson qui rappelle que seul l’amour peut vaincre la haine de ce monde, alors j’accepterai avec joie votre invitation et on se verra à Washington !”
La chanson en question est en fait un poème d’Abel Meeropol, écrit en 1937 pour dénoncer les lynchages dont étaient victimes les Noirs aux États-Unis. Ils sont 4 000 à avoir ainsi péri : les “strange fruits” (“fruits étranges”) que le poète évoque sont en fait les corps pendus aux “arbres du Sud“. Un texte dur et cathartique popularisé deux années plus tard par Billie Holliday, pour être ensuite repris par la célèbre chanteuse noire Nina Simone. Un chant qu’on imagine mal résonner devant un parterre de pro-Trump le 20 janvier.
Les paroles sont à retrouver en intégralité ci-dessous :