Pour la 39e fois, le Festival international de films de femmes de Créteil donnera la parole aux héroïnes modernes, du 10 au 19 mars.
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Ironiquement, en France, un bilan est tombé il y a quelques jours : ces dernières années, seulement 22 % des films ont été réalisés par des femmes. En apparence positive, cette étude note une progression mais révèle pourtant un triste constat, encore moins réjouissant à l’échelle mondiale : 19 % en Allemagne, 11 % en Angleterre et en Espagne, et seulement 10 % en Italie.
Pour faire bouger les choses et attirer le regard, il y a heureusement des symboles, des évènements et des grandes gueules. En France, on a Houda Benyamina et son discours inoubliable qu’elle prononça sans retenue devant les caméras cannoises lorsqu’elle remporta sa Caméra d’or pour Divines.
Mais en France, on a aussi depuis 39 ans maintenant, le Festival international de films de femmes de Créteil qui s’attache à diffuser les œuvres de réalisatrices du monde entier. Célébrer ces héroïnes modernes venant des quatre coins du globe, c’est aussi relayer un regard différent et singulier sur nos cultures.
Entre débats et fictions : l’héroïne moderne
Le festival débutera ce vendredi 10 mars, deux jours après la Journée des droits des femmes. Pendant dix jours, les quatre cinémas qui ont choisi d’accueillir l’évènement proposeront une programmation éclectique tous les jours, de 13h à 21h.
Des classiques aux petits ovnis qui ne sortiront jamais officiellement en salles, en plus de deux heures ou bien en trois minutes chrono, le festival veille à donner la parole aux femmes en projetant fictions, documentaires et court-métrages, tout en organisant aussi des conférences.
À mon âge je me cache encore pour fumer, ouvrira la danse. Cette claque projetée en avant-première est l’œuvre singulière de l’Algérienne Rayhana Obermeyer. Une femme forte et insoumise qui, comme ses héroïnes, n’a pas peur de “trois poils de barbe” :
De la Chine au Danemark en passant par la Lituanie ou le Mexique, le festival nous embarque aux quatre coins du globe, avec quelques films de genre comme Clair Obsur, un film psychologique turc ou le très sombre Mate-me Por Favor sur la jeunesse brésilienne impulsive que nos salles obscures accueilleront le 15 mars :
Pendant ces quelques jours, ce sera également l’occasion de revoir, en séance spéciale Fatima de Philippe Faucon récompensé dans la catégorie “meilleur film” l’an passé aux Césars ou encore Le Ciel attendra, film choc de Marie-Castille Mention-Schaar sur la radicalisation. Traité sous un “angle féminin”, ce drame français controversé suit deux adolescentes prêtes à s’envoler pour faire le djihad :
Le festival prendra fin le 19 mars, avec À la recherche de Vivian Maier, le documentaire-enquête de Charlie Siskel et John Maloof consacré à la photographe insaisissable et à son parcours inimitable, rappelant ainsi que cette discipline artistique est cette année mise à l’honneur au même titre que les chefs op.
Ce jour de clôture, les prix distingueront les meilleurs documentaires, la meilleure fiction et les meilleurs court-métrages. En attendant la compétition, toutes les informations sur le festival sont à retrouver ici.