Après une première saison qui a explosé toutes les stats de Netflix et provoqué un certain malaise chez les abonnés (par l’aspect cru des récits, ou par l’aspect problématique de son écriture), voilà que Ryan Murphy a annoncé qui sera au cœur de la saison 2 de Monsters. Après Jeffrey Dahmer, ce sera au tour des frères Menéndez.
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Un double homicide pour de l’argent, ou pour se protéger des abus sexuels du père ?
C’est un fait divers important outre-Atlantique, peu connu ici — pour l’instant en tout cas. En 1989, alors que Lyle a 21 ans et Erik 18 ans, les deux frères tuent leurs parents, Jose (producteur hollywoodien) et Mary Menéndez. Ce meurtre sera le cœur d’un épisode médiatique énorme, le procès étant suivi de très près à la télévision et ailleurs comme le raconte très bien ce récapitulatif de Paris Match.
D’un côté, le crime semble prémédité. Dans la soirée du 20 août 1989, les deux tuent d’abord le père d’une balle de fusil à l’arrière du crâne, avant de tirer à cinq reprises sur leur mère qui s’était alors réveillée. Pour faire croire à un crime organisé, ils leur tirent également dans les genoux, avant d’aller tranquillement aller voir Batman au cinéma, n’appelant les secours qu’à leur retour.
Les deux frères sont rapidement suspectés, premièrement parce qu’ils dilapident pas mal la fortune familiale et deuxièmement, parce qu’il y avait un bel héritage à la clé — 14 millions de dollars en l’occurrence. Cinq semaines à peine après le décès brutal de leurs parents, les deux frères reçoivent une assurance vie et touchent 400 000 dollars chacun, qu’ils dépensent immédiatement en voitures et autres montres.
On ne parle même pas du fait qu’ils sont connus des services de police pour avoir cambriolé des manoirs voisins à ceux de leurs parents, ou du fait qu’Erik avait mentionné à un ami qu’il aimerait écrire un scénario de film sur un garçon qui tue ses parents pour toucher l’héritage.
Ce qui complique tout, c’est que Lyle et Erik vont reconnaître le meurtre, mais en appuyer sur le fait qu’il s’agissait de légitime défense. Ils racontent alors que leur père aurait abusé d’eux sexuellement, pendant de longues années et qu’ils avaient peur que leurs parents les tuent s’ils en parlaient à quiconque.
Se joue alors un jeu de ping-pong entre les deux camps, cherchant à montrer qui dit vrai. À la fin du premier procès en 1994, le jury n’arrive pas à se mettre d’accord et il faudra attendre un deuxième procès pour que le verdict tombe. Reconnus coupables de double homicide avec préméditation, Erik et Lyle écopent d’une peine de prison ferme à perpétuité sans possibilité de remise de peine.
En termes de production, ce qui est aussi compliqué que sur Dahmer, voire plus, c’est que des zones de flou demeurent quant à la réalité des faits. On espère que Ryan Murphy saura raconter cette histoire avec intelligence, sans tomber dans le piège de la narration sensationnaliste qui va inventer des éléments, ou nous faire nous attacher à certains protagonistes…
À voir donc.