Elle s’appelait Heba Zagout, elle avait 39 ans et elle est morte ce vendredi 13 octobre sous les tirs de l’armée de l’air de l’État d’Israël. Depuis ses débuts en 2008, après des études de graphisme et aux Beaux-Arts, elle s’est toujours attelée à représenter des “problématiques palestiniennes, notamment dans la ville de Jérusalem”. Dans un entretien vidéo publié le 28 septembre dernier, soit deux semaines à peine avant sa mort, elle confiait vouloir “refléter les émotions négatives et vider toutes les émotions négatives” grâce “au dessin”. “En dessinant la ville de Jérusalem, on dessine les problématiques qui concernent le peuple palestinien, surtout à Gaza. Je vois l’art comme un message que je partage au monde extérieur, à travers l’expression de la lutte et de l’identité palestiniennes.”
À voir aussi sur Konbini
Ses toiles présentent des vues colorées de Jérusalem, des oliviers triomphants et de nombreux personnages féminins qui fixent le public. Vêtues de robes traditionnelles et de keffieh, portant une clef dans la main ou enfermant un oiseau en cage dans la tête, elles représentent la lutte pour la liberté et soulignent les 80 ans d’occupation de la Palestine par l’État d’Israël. Malgré les terribles conditions de vie qu’elle connaissait à Gaza, elle insistait pour instiller couleurs et formes vibrantes à ses œuvres figuratives afin de célébrer l’histoire et les identités palestiniennes.
La peintre travaillait également dans une école de Gaza, après avoir été employée par l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient. Elle est morte en même temps que ses enfants. Leurs décès alourdissent le bilan des victimes entre la Palestine et l’État d’Israël, qui s’élève à plus de 1 300 décès côté israélien et plus de 2 330 décès en Palestine depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre dernier, rapporte The Hindu.
Sur son compte Instagram, suivi par plus de 10 000 personnes, les commentaires pleuvent depuis son décès. Les internautes y déplorent l’abandon de la Palestine de la part du monde et célèbrent ses œuvres, qui continueront de faire vivre son amour, son espoir et sa lutte pour une Palestine libre.