Le prix Marcel-Duchamp a été décerné hier à Tarik Kiswanson, artiste suédois d’origine palestinienne, ont annoncé les organisateur·rice·s, l’Association pour la diffusion internationale de l’art français (ADIAF) et le Centre Pompidou. Dotée de 35 000 euros, cette récompense prestigieuse est décernée chaque année depuis 2000 à un·e artiste contemporain·e. Elle constitue un tremplin et peut être décernée dans tous les domaines plastiques et visuels (installation, vidéo, peinture, photographie, sculpture…), en encourageant les formes artistiques nouvelles.
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Né en 1986 à Halmstad en Suède, Tarik Kiswanson travaille et vit entre Paris et Amman en Jordanie. Il est issu d’une famille palestinienne ayant dû quitter son pays pour l’Afrique du Nord puis la Jordanie, avant d’arriver au début des années 1980 en Suède. Son travail explore la sculpture, l’écriture, le dessin, la performance, le film et des œuvres sonores autour de sujets liés à la mémoire et à l’héritage, à la temporalité et à l’appartenance, mais aussi plus largement à la transformation et la métamorphose. Il le décrit comme découlant de sa “propre condition d’immigré de la deuxième génération, façonnée par les séquelles de l’exil et du déplacement”.
Dans sa nouvelle installation pour le prix Marcel-Duchamp, il revient à ses œuvres intitulées Nest (“nid”), des sculptures monumentales ressemblant à des cocons, allusion aux états de transformation dans la nature (chrysalides, œufs ou graines), où il “explore des formes et états issus de l’expérience de la guerre, du trauma et du déplacement”, selon l’ADIAF.
Tarik Kiswanson s’est formé auprès de l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris et de l’Université des arts de Londres. Il a exposé à l’international, notamment à Gwangju (Corée du Sud) et à New York, ainsi qu’à la biennale de Lyon. En 2023, s’ouvrent trois expositions personnelles, au Museo Tamayo à Mexico City, au Bonniers Konsthall à Stockholm et au Salzburger Kunstverein, en Autriche. Comme chaque année depuis 2016, les quatre artistes sélectionné·e·s – le lauréat aux côtés de la Française Bertille Bak, de la Franco-Marocaine Bouchra Khalili et de l’Algérien Massinissa Selmani – exposent leurs œuvres pendant trois mois au Centre Pompidou, à Paris.