NeS a 19 ans et sa musique transpire déjà une maturité pleinement assumée. Certains diront que parler d’âge est révolu, mais quand même, ça force le respect et ça pose question ! Le rappeur originaire du Val-de-Marne (94) commence le rap en 2018 et cinq ans plus tard, il dévoile (déjà) son septième projet.
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Ça va (carrément) aller
“Le Sourire d’une tombe”, c’est le nom du morceau qui symbolise la nouvelle étape dans la carrière de NeS, prochain kilomètre ! On pourrait parler de retour si on se fiait au rythme de sorties actuelles, mais six mois “d’absence”, NeS en est coutumier. Le single dévoilé le 29 mars propose un texte profond, rempli de leçons qu’il semble vouloir appliquer à lui-même et d’humilité pour éviter de ne plus rentrer dans ses pompes. Et pour accompagner cette proposition, NeS s’associe au producteur Lil Chick, qui est très proche du rappeur et c’est une vraie connexion. Le morceau se termine d’ailleurs par une longue et belle performance electro où NeS s’efface pour laisser place à la musique.
On apprend ensuite que “Le Sourire d’une tombe” n’est pas qu’un morceau solitaire mais fait partie du septième projet de NeS, Ça va aller. La cover, il l’a dévoilée peu après le clip du single et tout comme dans la vidéo, on voit NeS dans un univers glacial, à l’image des morceaux et thèmes de son nouvel opus : “Mais putain, j’ai froid à la tête, la capuche je la mets pas pour le style”, phrase entendue dans l’introduction du projet. L’EP offre une vision plus froide de ce que propose habituellement NeS et va permettre aux nouveaux auditeurs de découvrir un rappeur sensible, qui se dévoile en profondeur, en gardant sa technique et son regard acéré sur les choses qui l’entourent.
Dans ce nouveau projet, vous retrouverez huit morceaux dont deux featurings avec Yvnnis et Deemax, des artistes au plus proche de NeS. Coup de cœur glacé sur la track A/R produite par Lil Chick, présent à plusieurs reprises sur l’EP (l’ensemble des crédits sont présents sur ce visuel posté sur l’Instagram de NeS).
Inspi du passé, futur du rap
Dans Ça va aller, comme dans le reste de sa discographie, NeS est resté fidèle à sa ligne directrice : redonner ses lettres de noblesse au rap, une sorte de retour aux sources. Son art est technique, précis avec des flows plutôt old school et peu de refrains (encore moins chantonnés, même s’il s’y essaye parfois). Pour autant, NeS ne délaisse pas la transmission d’émotions dans ses lyrics. Dans le titre LPALP de l’EP La Course, on peut entendre “Des larmes sur mes draps” et ensuite “Toujours le meilleur aux cyphers, c’est un fait, c’est le NeS, c’est le goat”. Ces propos sont contradictoires et sont la preuve d’un rappeur tout-terrain qui ne s’invente pas de vie, nourri par ses influences musicales diverses. Il donne une place centrale à son équipe, nommée un nombre de fois incalculable dans les morceaux de la jeune pépite. Toujours les mêmes featurings, toujours les mêmes réalisateurs, toujours la même équipe : il est entouré, entre autres, du rappeur Lyre qui mixe et mastérise ses morceaux et projets.
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Point musique : il mêle différentes sonorités, un univers futuriste et boom bap, une formule pas toute nouvelle dans le rap qui trouve un public fidèle. Preuve en est, en concert, le rappeur retourne les salles. Il est d’ailleurs à l’origine de l’effondrement de la fosse pendant l’Hyper Weekend Festival organisé à la maison de la radio.
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Course à fond
Les premiers morceaux de NeS, on les retrouve sur Offline, mini-EP dévoilé en janvier 2020 et Offline part. 2, un projet plus long, qui contient neuf titres et est sorti quelques mois plus tard. Ces deux projets ne sont pas (ou plus) disponibles sur les plateformes de streaming. La suite arrive dès le mois d’août 2021 avec N.E.S vol.1. Ces trois projets balancés en moins de deux ans permettent de montrer l’évolution rapide de l’artiste et une période de recherche formatrice pour lui. Ce tâtonnement musical aura porté ses fruits et lui aura donné une confiance dans la suite de sa carrière : “Je me sens au-dessus des toits, puis j’attrape une étoile, c’est celle qui faut que je suive”.
La deuxième phase de son parcours artistique débute alors avec Cosmic. Cet EP lui fait passer un cap médiatique et c’est à ce moment qu’une partie de son public le découvre réellement. Il enchaîne ensuite avec un miniprojet composé de quatre morceaux. Il s’agit de CQSS qui vient valider ce changement de statut. Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? NeS ne se pose même pas la question et avance les yeux fermés. Le clip de “Topaz” est annoncé et dès le teaser, on sent que la mayonnaise va prendre. La production de Poivre Blanc et Jead, le visuel de TKSH, les phases impactantes de NeS qui restent en tête : “On est tous un mec chelou pour l’autre, si tu l’es pour trop de gens, c’est que t’es unique”. La recette est là, délicieuse ! Le titre “Topaz” n’est autre que le single annonçant le prochain projet, La Course contenant, entre autres, le très réussi “Killcam” en collab avec Luther. Un projet marquant de l’année 2022 qui assoit la position de celui qui se fait appeler le Goat, ou la chèvre, comme révélation rap. Une position qu’il continue d’affirmer avec l’EP Ça va aller, un énième projet court qui nous rapproche, peut-être, d’un premier album… Mais patience, profitons d’abord de la bonne musique disponible depuis peu.
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