En cette 60e édition de la prestigieuse biennale de Venise, c’est l’artiste Julien Creuzet qui représente la France dans la Cité des doges jusqu’au 24 novembre 2024. C’est la première fois qu’un artiste franco-caribéen investit le pavillon français de la biennale. La décision semble alignée avec la volonté du curateur de cette 60e édition, le Brésilien Adriano Pedrosa (“la première personne d’Amérique latine” à occuper ce poste, et même “la première personne basée dans l’hémisphère Sud”, précisait-il en février dernier) de se désaxer d’une vision habituellement centrée autour de l’Occident.
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En présentant le travail qu’il allait exposer à Venise depuis le Diamant, au sud de la Martinique, Julien Creuzet rappelait que la France n’est ni seulement Paris ni seulement l’Hexagone. Installé sur le site du Cap 110, “mémorial consacré à l’esclavage en surplomb de la mer des Caraïbes”, tel que le rapportait Le Monde le 17 février dernier, l’artiste a lu des textes signés de l’autrice réunionnaise Estelle Coppolani avant d’annoncer le contenu de son pavillon : “six nouvelles vidéos, plus de 80 sculptures, une œuvre musicale et un catalogue en plusieurs langues accompagné de près de 70 pièces sonores portées par différent·e·s intervenant·e·s”, telles que la chorégraphe et danseuse Ana Pi, l’autrice et académicienne Maboula Soumahoro, l’artiste Sofia Salazar Rosales et la curatrice Cindy Sissokho.
Le travail de Julien Creuzet dans le pavillon français à la biennale de Venise 2024. (© Jacopo La Forgia)
Julien Creuzet a également choisi la maison de l’auteur martiniquais Édouard Glissant pour annoncer son exposition. Il célèbre son héritage et ses contemporain·e·s, fidèle aux sujets qui l’animent, notamment “les échanges postcoloniaux trans-océaniques et leurs multiples temporalités”, tel que l’évoquent les Beaux-Arts de Paris, où il enseigne. Artiste plasticien, vidéaste et poète, l’artiste présente un univers riche peuplé d’œuvres protéiformes qui font appel à (presque) tous nos sens.
Son pavillon, baptisé “Attila cataracte ta source aux pieds des pitons verts finira dans la grande mer gouffre bleu nous nous noyâmes dans les larmes marées de la lune”, sera placé sous le signe de la rencontre, nous conviant “à décentrer notre regard et à penser le pavillon français comme un espace de mobilités, de visibilité et de retrouvailles”, espère Eva Nguyen Binh, présidente de l’Institut français.
Le travail de Julien Creuzet dans le pavillon français à la biennale de Venise 2024. (© Jacopo La Forgia)
Le travail de Julien Creuzet dans le pavillon français à la biennale de Venise 2024. (© Jacopo La Forgia)
Le travail de Julien Creuzet dans le pavillon français à la biennale de Venise 2024. (© Jacopo La Forgia)
Le travail de Julien Creuzet dans le pavillon français à la biennale de Venise 2024. (© Jacopo La Forgia)
L’exposition de Julien Creuzet, dont le commissariat est assuré par Céline Kopp et Cindy Sissokho, est visible à la biennale de Venise jusqu’au 24 novembre 2024.