L’actrice a mis en lumière l’outil imaginé par une chercheuse pour que les films hollywoodiens soient plus représentatifs.
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Certains spectateurs des Oscars ont été intrigués par le discours de remerciements de Frances McDormand, sacrée meilleure actrice pour son rôle dans Three Billboards : Les Panneaux de la vengeance lors de la cérémonie qui a eu lieu le 5 mars dernier.
Après avoir dit un mot à ses collègues et à ses proches, elle s’est adressée à toutes les femmes qui avaient été nominées pour une récompense cette année, en leur demandant de se lever. Elle a ensuite quitté la scène après avoir prononcé ces deux mots : “Inclusion rider”.
Comme le rappelle le journal The Guardian, ce terme a été utilisé pour la première fois par Stacy Smith, fondatrice de l’Annenberg Inclusion Initiative de l’université de Californie (UCLA). Dans une conférence intitulée “Les chiffres du sexisme à Hollywood” elle a expliqué, comme le rapporte Europe 1 :
“En moyenne, un film comporte 40 à 45 personnages qui parlent. Je dirais que seulement 8 à 10 d’entre eux sont réellement importants dans l’histoire. Pour les 30 rôles restants, il n’y a pas de raison que ces personnages mineurs ne puissent pas refléter la démographie du lieu où l’histoire se déroule.”
Une étude de l’université UCLA confirme que les femmes et les minorités sont encore sous-représentées dans le cinéma hollywoodien. Les femmes n’auraient que 29 % des rôles principaux, et les minorités seulement 13 %, alors que ces dernières représentent aujourd’hui 40 % de la population américaine.
Qu’est-ce que l’inclusion rider ?
What's an 'inclusion rider'? Frances McDormand explains backstage after her #Oscars speech pic.twitter.com/R3pAVbcYjl
— Variety (@Variety) March 5, 2018
Traduction : Qu’est ce que “l’inclusion rider” ? Frances McDormand explique en coulisses après avoir reçu l’Oscar de la Meilleure actrice.
Stacy Smith a donc imaginé une solution pour contrebalancer ces déséquilibres : une clause contractuelle qui permet aux stars d’exiger une représentation réaliste des femmes et des minorités quand elles acceptent un rôle dans un film. Stacy Smith résume :
“Les stars qui sont très demandées peuvent se permettre d’avoir des exigences dans leurs contrats, particulièrement celles et ceux qui travaillent dans les plus grosses productions hollywoodiennes. Et si ces stars ajoutaient simplement une clause d’égalité ou un avenant inclusif à leurs contrats ?”
Dans un monde idéal, cette clause obligerait les films à refléter les différentes régions du globe de la manière la plus réaliste possible, permettant aux films d’offrir une représentation correcte du monde et des habitants des différents pays. Stacy Smith affirme :
“Nous avons actuellement la possibilité de changer le monde sur cette problématique. Les États-Unis et l’ensemble des contenus qu’ils produisent, en particulier les films, capturent l’imagination du public dans le monde entier. Ce qui signifie que l’industrie du cinéma a plus que jamais la possibilité de diffuser des histoires d’égalité partout dans le monde.”
Traduit de l’anglais par Sophie Janinet