La première fois que j’ai craqué mon slip pour un événement musical remonte à 2015. Un festival avait programmé Jessie J, mon idole absolue de l’époque, et le précieux sésame pour la voir coûtait 250 euros. Du haut de mes 16 ans, mes économies n’étant que trop limitées pour me permettre d’acheter mon ticket, j’ai dû enchaîner laborieusement les services de plonge dans le restaurant du coin – payés une misère, évidemment.
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En quelques semaines, j’avais réuni la fameuse somme requise, enfin prêt pour aller kiffer devant ma star. Inutile de vous décrire mon seum quand Jessie J a annulé le matin même. J’aurai au moins appris à la dure qu’être fan, c’est une éthique de vie à part entière.
La fan attitude
Près de dix ans plus tard, il me semble clair que la Gen Z (les personnes nées entre 1997 et 2012), dont je fais partie, a révolutionné le monde de la musique live. Il suffit de voir l’engouement autour des préventes de tickets qui s’épuisent à la vitesse de l’éclair malgré des prix toujours plus exorbitants. Les aficionados les plus aguerris sont même capables de l’impossible pour sécuriser le premier rang de la foule, au plus près de leur idole, au risque de se déshydrater au soleil toute la journée ou se choper une cystite à force d’éviter les toilettes de peur de perdre leur place.
Des comportements qui, évidemment, ne datent pas d’hier, mais qui semblent tout particulièrement se manifester au sein des fan-clubs de la Gen Z, que ce soit pour les nouvelles stars de la K-pop, la sensation planétaire The Weeknd ou encore nos pop queens préférées, de Billie Eilish à Beyoncé, en passant par Taylor Swift, dont les fanbases ne cessent de croître. Face à ce constat, la plateforme de billetterie Viagogo a mené une enquête, en partenariat avec l’organisme YouGov et relayée par le média NME, en interrogeant 2 000 adultes anglais.
Tout pour le show
Parmi les conclusions les plus étonnantes, on relève notamment que la Gen Z est deux fois plus susceptible que les Millennials (les personnes nées entre 1981 et 1996) de ne pas se pointer au boulot pour aller voir un concert immanquable, avec 18 % de membres de la Gen Z contre 9 % de Millennials. 61 % des participants de la Gen Z affirment d’ailleurs avoir déjà vu plus de vingt-cinq concerts au cours de leur vie.
43 % de la Gen Z interrogée a également déclaré être prête à renoncer à l’alcool pendant six mois en échange d’une place au premier rang lors d’un concert de leur artiste préféré. Un constat intéressant, notamment quand on remarque la baisse de consommation d’alcool des jeunes en concert, comparé aux générations précédentes qui profitaient autant de la musique que de la bière en pression.
En mode full émotion
Et une fois que la Gen Z a sécurisé sa place, il n’est pas question de vivre passivement le moment. L’étude de Viagogo révèle en effet qu’un cinquième de la Gen Z interrogée a déjà pleuré lors d’un concert, contre 18 % des Millennials et seulement 11 % des baby boomers (les personnes nées entre 1946 et 1964). Ils sont 10 % plus susceptibles que les Millennials de partager des vidéos de concert sur les réseaux sociaux, mais 84 % affirment qu’ils gardent en tête de ranger leur téléphone pour profiter de l’instant présent.
Finalement, un quart de la Gen Z indique dans l’enquête avoir préféré son premier concert à son premier rapport sexuel ou son premier job. Un bon baromètre pour saisir toute l’euphorie actuelle autour des concerts grande échelle, toujours plus remplis à travers le monde. Une manière aussi de donner du contexte à l’une de nos vidéos préférées de l’année, à savoir cette interview en mode incognito d’une personne qui a zappé le taf pour être au concert de Taylor Swift. Pépite.
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