Ça y est, presque une semaine après la sortie de la série live action de One Piece, la plupart des gens ont pu prendre le temps de regarder cette première saison. Huit épisodes pour couvrir la saga de East Blue, huit épisodes pour nous faire aimer Luffy et son équipage, huit épisodes pour convaincre que le live action peut encore exister. Étant lecteur des scans, collectionnant les tomes français et regardant l’anime, mes attentes étaient aussi grandes que la taille de Zunesh. Je dois avouer que j’ai apprécié (re)découvrir le début de l’épopée de Luffy. Alors, je me suis demandé pourquoi, en tant que fan de l’œuvre originale, cette adaptation avait réussi à me toucher. La réponse ici.
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Ndlr : “les Mugiwara” signifie “les membres de l’équipage de Chapeau de Paille”.
Les scènes inédites
Je m’attendais à une adaptation scène pour scène du manga, avec quelques changements évidemment. Pourtant, quelle ne fut pas ma surprise lorsque Zoro fut introduit via un duel contre l’ancien Mr.7 de la Baroque Works. Comme Oda a bossé sur la série, toute nouvelle information est canon : Zoro et Nami se sont donc croisés à la taverne de Shell Town ; Nami s’est battue contre Morgan et ses soldats ; Luffy a dû recevoir l’aide de Nami et Zoro pour parvenir à se sortir de l’aquarium de Baggy ; Zoro a battu Cabaji en un coup, et encore plein d’autres. Ces nouveaux regards sur des événements connus apportent un vent de fraîcheur à l’œuvre et font grandir la légende de Luffy qu’on racontera plus tard à nos enfants. Et puis les introductions de pirates par leur prime, c’est miam miam.
L’utilisation des décors
Je ne vais pas vous mentir, avec du recul, les décors dessinés par Oda dans la saga East Blue sont oubliables. Même Arlong Park ne ressemble pas à un parc. Ici, pour la série, Netflix mise sur des décors en lien avec les méchants et s’y tient. Chacun joue sur son propre terrain, sûrement afin de limiter les lieux de tournage, mais aussi d’ajouter de la profondeur aux personnages : Baggy le clown dans un cirque, Crow le majordome dans son manoir, ça tient la route et, perso, ça m’a permis de m’investir davantage émotionnellement dans l’action. Arlong Park qui ressemble à un parc d’attractions un peu cheapos, c’est gagné.
Les costumes
Ah oui, donc ça a repris tous les outfits des couvertures, des artworks et des doubles pages des livres pour les foutre dans la série. Déjà, ça montre que les showrunners connaissent l’œuvre dans sa globalité, et que respecter les fans, c’est important, mais respecter le lore l’est encore plus. Les personnages ont littéralement la classe, Luffy est fidèle à son style mais change de chemise, Zoro pareil et Usopp, Sanji et Nami n’hésitent pas à me faire remettre en question toute ma garde-robe formée uniquement de vêtements Uniqlo. Changer le look des personnages d’un épisode à un autre, voire d’une scène à une autre, ajoute du vivant à l’œuvre. Et c’est ce qu’on veut dans One Piece : du quotidien.
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Les interactions entre les Mugiwara
Encore un détail qui montre la réussite de la série : les dialogues entre les Mugiwara. En plus des scènes inédites, on assiste à des interactions jamais vues dans le manga. Sans changer l’identité profonde des héros, on assiste à des échanges nouveaux. Ainsi, j’ai adoré le moment de la préparation avant le dîner au manoir où Nami choisit un vêtement pour Zoro. Idem sur le Baratie, où Sanji prend la commande de ses futurs amis. On y découvre ce que Luffy aime boire et comment Usopp réagit au côté séducteur de Sanji, et je trouve ça très touchant. À nouveau, je me surprends à m’attacher aux Mugi, alors que je les connais déjà.
Le personnage de Baggy
Je l’ai adoré. Aux premiers abords aussi terrifiant que fou, puis ridicule et drôle par la suite, Baggy est pour moi le personnage le mieux réussi de cette saison aux côtés des cinq membres de l’équipage de Chapeau de Paille. Déjà, son costume et son maquillage sont au point, mais c’est surtout son humour qui fait mouche. L’humour dans cette adaptation est au top, mais Baggy ajoute une couche très bienvenue de sarcasme, de moquerie et d’instabilité émotionnelle. Si Garp et Shanks manquent encore un peu de charisme et de prestance, Baggy est indubitablement un succès. Mihawk aussi d’ailleurs, mais bon, le personnage reflète zéro émotion donc c’est facile.
Le respect de l’âme de One Piece
On termine par le point le plus logique mais aussi le plus important. One Piece c’est les rêves, c’est l’aventure, c’est la liberté. Luffy est le totem de cette philosophie, mais au-delà de la simple construction de personnage, c’est chaque épisode qui transpire ces valeurs. Des changements ont été faits, des éléments de l’œuvre de base ont été retirés, des scènes ont été ajoutées, mais le fond reste le même. Devant One Piece, on s’attache aux personnages, on découvre de nouveaux endroits, on rit, on pleure, on partage la vie des Mugiwara. One Piece est la seule œuvre qui m’a donné envie de passer du temps sur un bateau fictif à tête de bélier afin de pêcher et voler de la nourriture. La série Netflix ne touche pas à ce principe tout en adaptant le manga de façon plus réaliste, et c’est bien là sa véritable force.
One Piece est disponible en streaming sur Netflix.