“Slip !”, c’est le seul mot que la machine à succès des Minions a besoin d’imprimer sur ses affiches promotionnelles plaquées sur les abribus et autres couloirs de métro. Mais pour réussir à fédérer sur un seul mot, une seule vanne, un seul esprit, les Minions ont mangé toutes les présentations PowerPoint de l’industrie du cinéma et, pour ce qui nous intéresse aujourd’hui, celle de la musique.
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Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que les petits bonshommes jaunes s’invitent dans les charts, à commencer par le fameux “Happy” de Pharrell Williams, que même l’auteur avoue ne plus avoir de bonheur à écouter, mais aussi avec “Can’t Stop the Feeling!” de Justin Timberlake. Sauf que cette fois, c’est un disque entier qui a un potentiel tubesque.
Mais alors, comment la recette des Minions atteint aujourd’hui la perfection pour s’inviter dans nos autoradios tout l’été ? Une équation un brin complexe, récemment orchestrée par le roi des producteurs du moment : Jack Antonoff.
Jack Anto-qui ?
À 38 ans, Jack Antonoff est possiblement l’homme de l’ombre de l’industrie le plus bankable de ces dernières années. Si vous ne connaissez pas son nom, vous avez forcément entendu sa patte sur les albums de Taylor Swift, Lorde, Lana Del Rey ou encore St. Vincent.
Une sorte de Rick Rubin en devenir définissant le son de la pop-presque-indé actuelle, livrant ses riffs et conseils efficaces aux piliers de l’industrie. Et sur la BO de ce deuxième film des Minions, Jack Antonoff devient un chef d’orchestre d’une recette extrêmement efficace : un tube, un son et du cool.
Et là, St. Vincent reprend “Funkytown”
Un tube ? Pensez à ceux de la K7 que ponçaient vos parents dans leur première Golf. Pensez Nancy Sinatra, Diana Ross, Simon & Garfunkel, Earth, Wind & Fire, Kool & The Gang, ou le légendaire João Gilberto.
Un son ? Celui de la musique pop “indé” d’aujourd’hui, qui sonne riche et millimétrée.
Du cool ? Imaginez un casting ramasseur de Grammys composé de Tame Impala, Kali Uchis, Thundercat, Brockhampton, H.E.R, Caroline Polacheck, St. Vincent ou Phoebe Bridgers.
Le résultat : une communion en reprises autour d’un souvenir collectif remixé pour atteindre un pouvoir intergénérationnel.
Alors oui, ce tour de force est clairement plus marketing que culturel, et Jack Antonoff a les prochains industry plants dans son répertoire. Mais le résultat n’en est pas moins jouissif. Et quand vous partirez en vacances dans votre Golf (hybride, ce coup-ci) de location, ce sera l’album parfait pour vous, vos parents, et le petit-cousin dans le siège-auto à l’arrière.
Par contre, il vous demandera sans doute “celle avec les Minions qui chantent” ! Slip !