Engagé aux États-Unis, le mouvement Black Lives Matter a eu des conséquences à travers le monde, entraînant par exemple des discussions autour des œuvres et statues esclavagistes exposées dans les musées et sur les places publiques. À Bristol, notamment, une statue de Colston faisant polémique depuis des années avait été déboulonnée puis jetée dans un fleuve, avant d’être repêchée pour être exposée au musée.
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La Banque d’Angleterre semble en avoir pris de la graine, annonçant le retrait d’œuvres d’art représentant des figures de la Banque centrale britannique liées à l’esclavagisme. En tout, ce sont 17 œuvres (dix peintures et sept bustes) qui ont été reléguées aux oubliettes, dont des représentations de Robert Clayton (ancien maire de Londres, directeur de la Banque d’Angleterre de 1702 à 1707, et codirecteur de la Royal African Company, l’une des plus grosses institutions du commerce triangulaire) et Gilbert Heathcote (l’un des fondateurs de la Banque qui faisait affaire avec la Jamaïque).
Portrait de Gilbert Heathcote, autrefois exposé à la Banque d’Angleterre.
L’institution a également déclaré vouloir “améliorer [sa] diversité” et travailler avec son équipe, “notamment [ses] collègues noirs, asiatiques et issus d’autres communautés”, afin “d’identifier et façonner des étapes concrètes permettant de donner corps aux efforts de la Banque pour être la plus inclusive possible”, rapporte le Guardian.
Ces décisions ont été prises après le recrutement d’un historien spécialiste de l’esclavage, qui s’assurera que plus aucune représentation de personne ayant été en lien avec la traite des esclaves ne soit exposée à la Banque. Un travail de fond engagé, on l’espère, sur le long terme.
France Inter indique que le mouvement serait national : le musée Jane Austen a modifié son parcours muséal “pour rappeler que la famille Austen était liée au trafic d’esclaves”, tout comme le British Museum “sur ses collections caribéennes et africaines”. Le journaliste Anthony Bellanger précise également dans sa chronique que la City de Londres s’interroge “en ce moment même” quant au destin de la statue de William Thomas Beckford, “deux fois maire de Londres, certes, mais aussi propriétaire en plein XVIIIe siècle de plantations et d’esclaves en Jamaïque”.
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