Pourquoi Joker : Folie à deux a coûté 200 millions de dollars (alors que ça ne se voit pas à l’écran)

Joker : Folie à deux cents millions

Pourquoi Joker : Folie à deux a coûté 200 millions de dollars (alors que ça ne se voit pas à l’écran)

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© Warner Bros.

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Par Adrien Delage

Publié le

On n’a pas toutes les réponses concernant ce budget colossal, mais on en connaît une bonne partie.

Ces dernières semaines, la sphère cinéma est concentrée sur Joker : Folie à deux, la suite de Joker sorti en 2019. Si le premier avait tout raflé, des prix prestigieux dans des festivals de cinéma comme la Mostra de Venise au milliard de dollars de recettes dans les salles obscures, sa suite fait beaucoup plus débat.

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La critique et les spectateurs se montrent particulièrement sévères à l’égard du film de Todd Phillips, qui peine à trouver son public en salle et à combler l’attente des fans d’Arthur Fleck, le personnage incarné par Joaquin Phoenix.

Mais ce qui nous a vraiment surpris, c’est le budget de production faramineux de Joker : Folie à deux : 200 millions, voire 300 millions de dollars si on ajoute les coûts du marketing. Pour vous donner une idée, c’est le budget d’énormes blockbusters américains de ces dernières années comme Star Wars, épisode VIII : Les Derniers Jedi, X-Men: Dark Phoenix ou encore… Titanic, en ne prenant pas en compte l’inflation. Alors comment expliquer une telle différence pécuniaire entre les deux films, qui s’élève à 240 millions de dollars, alors qu’on n’a vraiment pas l’impression de ressentir cet investissement à l’écran ?

Un cast à prix d’or

D’abord, Joaquin Phoenix et le réalisateur Todd Phillips ont touché un petit pactole pour cette suite : 20 millions de dollars chacun, selon Variety. Ensuite, l’arrivée de Lady Gaga au casting a également un prix : 12 millions de dollars. À eux trois, ils couvrent déjà un quart du budget total et, ironie des chiffres, le budget de production du premier Joker, soit un peu plus de 50 millions de dollars.

Évidemment, une grande partie du reste part dans les salaires des équipes techniques, mais le film manque étrangement d’ambition et de créativité visuelles. Les décors ? Il n’y en a que deux principaux, l’hôpital d’Arkham et la cour de justice de Gotham. Les effets visuels et spéciaux ? Il y a sûrement plus de CGI dans Oppenheimer que dans Joker : Folie à deux. Les droits musicaux ? Possible, même si, et no offense Jacques Brel, on doute que les droits d’auteur de “Ne me quitte pas” se comptent en plusieurs dizaines de millions.

Parmi les coûts subsidiaires, il y a aussi le salaire de Sylvain Chomet (Les Triplettes de Belleville), notre Frenchy qui a réalisé la séquence animée d’introduction du film, et aurait touché un cachet à sept chiffres, même si cette info est incertaine. Chapeau l’artiste si c’est vrai, parce qu’on reste chauvins avant tout.

Si le budget quasi absurde de Joker : Folie à deux est une zone d’ombre, une chose est sûre, il ne sera pas rentable pour Warner Bros. Le studio américain devrait perdre 150 millions de dollars si le film ne récolte pas au minimum 450 millions de dollars de recettes dans les salles de cinéma. Après plus de deux semaines de projection, il en est loin : à peine 165 millions de dollars de recettes dans le monde. C’est presque 100 millions de moins que le premier film, qui avait atteint 234 millions de dollars de recettes… en un week-end.

Évidemment, la sortie du film en VOD pourrait rattraper une partie de ce retard, mais on comprend d’autant plus pourquoi il n’y aura pas de Joker 3, ou de spin-off sur le personnage sous-exploité d’Harley Quinn.