En ce moment, à Hollywood, a lieu un mouvement de grève inédit de la part des scénaristes de télévision et de cinéma. Un soulèvement social entamé par la Writers Guild of America, puissant syndicat représentant plus de 11 500 scénaristes du secteur, et qui dénonce la précarisation de leur métier à l’heure du streaming grossièrement lucratif pour les gros bonnets des firmes majeures.
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Et si les ennemi·e·s sont clairement identifié·e·s, d’autres se prennent des balles perdues, à l’image de l’actrice Jenna Ortega, récemment acclamée pour son rôle dans la série Netflix Mercredi. Quelques pancartes de grévistes et autres tweets grinçants de scénaristes en grève épinglent en effet l’actrice, en se demandant : “Où est Jenna Ortega ?”. Mais pourquoi ?
Une affaire de réécriture
Tout commence en mars dernier, alors que Jenna Ortega participe à un épisode du podcast Armchair Expert with Dax Shepard. Au cours de la conversation, l’actrice revient sur son expérience de tournage de Mercredi, et affirme qu’elle aurait “manqué de professionnalisme” en changeant les scripts, car elle les jugeait trop niais et pas assez incisifs, le personnage de Mercredi Addams étant notoirement sombre. Le tout, sans l’aval des scénaristes de la série.
Depuis cette déclaration controversée, l’actrice s’est attiré les réactions et même quelques moqueries des scénaristes de Hollywood, qui n’hésitent pas à revenir sur l’événement dans le contexte de la grève actuelle des scénaristes.
Karen Joseph Adcock, scénariste pour la série Yellowjackets, a tweeté : “Réécrire, c’est écrire ! On se voit au piquet de grève, Jenna !” tandis que Nick Adams, scénariste pour la série BoJack Horseman, a réagi à l’apparition de Jenna Ortega au Met Gala en tweetant : “Jenna Ortega a intérêt à être de retour de New York pour son shift de l’après-midi sur le piquet de grève”.
Dans la rue aussi, on aperçoit des références à l’actrice, comme sur la pancarte du scénariste de Disney Channel Brandon Cohen, relayée par Variety : “Sans les écrivains, Jenna Ortega n’aurait rien à améliorer !”
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Bien qu’il y ait une part d’humour et de second degré évidents dans ces différents slogans de grève, la situation pose tout de même la question cruciale de la revalorisation des différents corps de métiers moins “visibles” du monde de l’entertainment. Et si on ne doute pas des bonnes intentions de Jenna Ortega, on ne peut s’empêcher de s’impatienter de la voir, elle et d’autres coqueluches du petit écran, se joindre au mouvement social qui gronde au sein de leur propre milieu professionnel.