Pourquoi Getty fait volte-face et se met finalement à l’intelligence artificielle ?

Pourquoi Getty fait volte-face et se met finalement à l’intelligence artificielle ?

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© Miles Zim/Midjourney

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Par Lise Lanot

Publié le

Difficile de ne pas succomber aux sirènes de l’intelligence artificielle en 2023.

En début d’année, Getty Images menaçait de poursuivre en justice l’éditeur de logiciel Stability AI, qui utilisait les photos d’illustration et d’actualité de la célèbre banque d’images en ligne pour entraîner une intelligence artificielle génératrice de clichés. Ces menaces illustraient les problématiques de droits d’auteur posées par les intelligences artificielles créatives, dont la fulgurance de l’attrait n’a pas permis d’atteindre un statu quo quant à la question du Code de propriété intellectuelle.

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Tandis que certain·e·s décidaient de naviguer en eaux troubles, Getty annonçait, fin 2022, sa décision d’interdire tout travail généré par intelligence artificielle sur sa plateforme afin de se prévenir de tout litige. Difficile cependant, en 2023, de résister aux sirènes de l’IA. La célèbre banque d’images a finalement décidé de faire concurrence aux grands noms de l’IA générative (OpenAI et Dall-E ; Google et Imagen ; Adobe et Firefly ; ou encore Midjourney et Stable Diffusion) en proposant sa propre plateforme génératrice d’images artificielles.

Sur la page d’accueil de son “IA générative signée par Getty Images optimisée par NVIDIA”, la plateforme insiste sur le fait qu’elle est “sécurisée commercialement” puisqu’elle se base uniquement sur ses propres photos, “destinées, dès leur production, à alimenter une base d’archives”, explique l’AFP. Le service est payant, basé sur le nombre de requêtes soumises. De leur côté, les artistes seront rémunéré·e·s en fonction du nombre d’images partagées, rapporte DesignTaxi. “Le modèle créé par Getty n’utilise que des photos destinées, dès leur production, à alimenter une base d’archives, mais aucune photo d’actualité”, a indiqué un porte-parole à l’AFP.

“Les images générées […] ne seront accessibles qu’au client qui les aura créées”, a-t-il ajouté. Les implications restent tout de même floues : que se passe-t-il si je gagne un prix grâce à une œuvre d’art que j’aurais générée artificiellement d’après la photo d’un·e contributeur·rice ? Suis-je la seule autrice de mon œuvre ? Dois-je partager mon gain ? Les intelligences artificielles créatives n’en finissent pas de poser question et de susciter de l’intérêt. Après cette annonce, l’action Getty Images a enregistré une “petite hausse de 0,25 %”, note l’AFP. Si les plateformes tentent de régler la question des droits, une problématique bien plus sombre subsiste : Getty parviendra-t-elle à ne pas verser dans les biais racistes si habituels aux œuvres générées artificiellement ?