Il y a des jeux qui bouleversent à jamais la vie de celles et ceux qui y ont joué, et dont la simple évocation leur fera remonter de merveilleux souvenirs. Final Fantasy VII est l’un d’entre eux. Sans parler du remake dévoilé en 2020, cela fait 25 ans que le septième opus de la saga culte de Squaresoft (qui est devenu Square Enix en 2003) a vu le jour sur PlayStation, et son aura est toujours aussi éclatante.
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En attendant l’épisode mobile Ever Crisis, toujours prévu pour 2022 et les premières images de la seconde partie de FFVII Remake sur PS5, cet anniversaire et les belles célébrations qui s’annoncent nous offrent une parfaite occasion de rappeler à tous à quel point le Final Fantasy VII original a marqué les esprits de nombreux joueurs.
FF VII, que je t’aime
Il y a deux sortes de fans de Final Fantasy VII : ceux qui ont découvert le jeu à sa sortie et les autres qui, plus jeunes, n’y ont joué que des années plus tard. Je fais partie de cette seconde catégorie. En 1997, soit la date de lancement du jeu, j’avais trois ans – je n’ai donc pas connu l’engouement autour du titre à son arrivée chez nous. Mon premier contact avec cette perle vidéoludique, je le dois à Final Fantasy VII : Advent Children, l’un des épisodes de la série multimédia (jeux, films et livres) Compilation of Final Fantasy VII.
L’intrigue de ce long-métrage sorti en 2005 (et ressorti dans une version longue en 2009) se déroule deux ans après les événements du jeu original. Celui-ci m’étant encore inconnu à l’époque, je n’ai rien compris à l’histoire. Mais peu m’importait, car j’ai été immédiatement séduit par ses graphismes et son rythme haletant. Par un heureux hasard, je découvre la même année, en 2007, Crisis Core, Final Fantasy VII, un préquel du jeu original sorti sur la PSP de Sony. L’occasion idéale pour me plonger davantage dans cet univers qui m’avait fait de l’œil.
J’admets que commencer par une suite et continuer par un préquel n’est pas la meilleure option pour découvrir une histoire, mais c’est comme ça que j’ai fait connaissance avec Final Fantasy VII. Depuis, ma vie de joueur a changé à jamais. Je me souviens de ce que j’ai ressenti lorsque j’ai exploré pour la première fois l’immense métropole de Midgar, les hauteurs somptueuses du Canyon Cosmo ou encore le décor idyllique du temple des Anciens…
Outre l’immensité et la diversité géographique de son univers, ce FF brille surtout grâce à la richesse de son scénario : une intrigue digne d’un roman, structurée par une multitude d’arcs narratifs. On ne va rien spoiler à celles et ceux qui n’ont jamais joué au jeu, mais les plus curieux peuvent toujours regarder cette vidéo récapitulative de Square Enix.
Si l’histoire du jeu peut être difficile à appréhender au début, tous les éléments du récit finissent par se combiner parfaitement, et le joueur se laisse immerger. Entre les dialogues prenants, un rythme superbement géré et des protagonistes tous très attachants, l’expérience de jouer à Final Fantasy VII ne laissera personne indifférent.
Cloud, le héros torturé par son passé et sa mémoire altérée, Tifa, son amie d’enfance, Barret, le révolutionnaire indomptable au cœur tendre, ou encore Nanaki, une sorte de fauve ayant subi des expériences et figurant parmi les derniers représentants de son espèce… Il y a un peu de chacun d’eux ancré en moi.
Sans oublier la douce Aerith, dont le destin tragique en aura fait pleurer plus d’un à chaudes larmes et Zack, le véritable héros de Final Fantasy VII (les vrais savent). Sephiroth, le principal antagoniste de l’histoire, est même devenu l’un des méchants les plus emblématiques de l’histoire du jeu vidéo – au même titre que son thème musical, le cultissime “One Winged Angel”. L’une des premières musique de l’histoire du jeu vidéo avec de vrais chœurs enregistrés, s’il vous plait.
D’ailleurs, que serait un grand RPG épique sans une bande originale digne de ce nom ? Ici, c’est la virtuosité de Nobuo Uematsu, compositeur historique de la série, qui vient sublimer l’ensemble. Chaque personnage ou lieu a son propre leitmotiv, ce qui vient de facto renforcer l’immersion. Certes, c’est une norme aujourd’hui, mais à l’époque c’était quelque chose d’assez rare dans un jeu vidéo.
Pourtant, malgré ses qualités indéniables, certains affirment haut et fort que Final Fantasy VII est surcoté.
Un jeu surcoté ?
Final Fantasy VII est incontestablement l’épisode qui a fait passer la saga créée par Hironobu Sakaguchi au niveau supérieur. Déjà, il est le premier titre de la licence en 3D. Il est aussi celui par lequel beaucoup de joueurs occidentaux ont découvert la saga Final Fantasy, et par la même occasion un style de jeu qui était encore méconnu dans nos contrées : le RPG japonais. Rendons donc à César ce qui est à César.
Néanmoins, en 2019, ce serait mentir que de ne pas reconnaître que le jeu a mal vieilli. Sur le plan des graphismes, la 3D qui faisait sa force à l’époque pique les yeux aujourd’hui, aussi bien dans les phases de jeu que durant les 120 minutes de cinématiques.
Il en va de même pour les mécaniques de gameplay, clairement rouillées et dépassées. Ce n’est pas pour rien que le remake annoncé a abandonné le style de combat initial au tour par tour pour s’adapter à l’air du temps, en adoptant un système de combat en temps réel.
Mais ne vous laissez pas rebuter par son aspect rétro. Car passée la barrière des graphismes et du gameplay archaïque, même un joueur bercé aux triples A avec des graphismes en 4k prendra immédiatement plaisir à entrer dans ce monde à la fois immense et merveilleux.
L’héritage de ce chef-d’œuvre est d’ailleurs si important que son héros, Cloud, est lui aussi devenu une icône du jeu vidéo et de la pop culture : les produits dérivés à son effigie sont légion et on le voit encore apparaître dans de nombreux spin-off, au point d’avoir intégré en 2015, le casting ô combien prestigieux de Super Smash Bros.. En fait, ce personnage a carrément fini par incarner toute la licence Final Fantasy.
Pour toutes ces raisons, j’ose affirmer que vous devez jouer à ce jeu au moins une fois dans votre vie, au remake, mais surtout à l’épisode originel (ne serait-ce que pour votre culture vidéoludique). Sur ce, je vous laisse et je retourne au Septième Ciel. Et même si l’attente de la suite du remake est plus que jamais insoutenable, Final Fantasy VII, pour tout ce que tu m’as appris et apporté : merci.