Ce week-end, la marque de fast fashion Zara partageait sur les réseaux sa nouvelle collection “Atelier” à travers une campagne qui a fait grand bruit. Les images présentent un décor blanc de chantier, où certain·e·s mannequins sont recouvert·e·s de gravats ou portent des silhouettes inanimées dans des linges blancs. Suite à sa publication, nombre d’internautes ont souligné les ressemblances de la campagne avec les images terribles qui nous parviennent de Gaza, où l’on discerne des multitudes de corps tués, blessés et enveloppés de linceuls au milieu des ruines et des décombres causés par les bombardements israéliens.
À voir aussi sur Konbini
Sur le compte Instagram de Zara ou sur X (ex-Twitter), les commentaires affluent, dénonçant des “images et un symbolisme inacceptables” et appelant au boycott de la marque. L’entreprise espagnole n’a pas réagi publiquement mais a supprimé certaines de ses photos – la preuve, selon certaines voix, qu’elle est bien au courant des conséquences de sa campagne. Il y a moins d’un mois, la marque avait été accusée d’être “pro-palestinienne” à cause d’une photographie où figuraient du rouge, du noir et du vert, les couleurs du drapeau palestinien.
Ce n’est pas la première fois que la marque connaît des appels au boycott. Depuis plusieurs années, ils concernent notamment le travail forcé d’enfants et l’exploitation de Ouïghour·e·s. AJ+ rappelle qu’en 2021, la responsable du design, Vanessa Perilman, avait envoyé des messages d’insultes au mannequin palestinien Qaher Harhash : “Peut-être que si ton peuple était éduqué, il ne ferait pas sauter des hôpitaux et des écoles que [l’État d’Israël] a participé à financer à Gaza. […] Les Israéliens n’apprennent pas aux enfants à haïr ou à jeter des pierres sur les soldats comme ton peuple le fait”. L’affaire avait également valu un appel au boycott de la marque.
Fin octobre, des publications de Kim Kardashian suscitaient l’ire des internautes pour des raisons semblables. La femme d’affaires avait partagé des images de son fils déguisé en “footballeur zombie” pour Halloween. Les similitudes notées entre le “costume” du petit garçon et les photos d’enfants palestinien·ne·s tué·e·s par les bombes israéliennes avaient été jugées tout à fait insensibles – voire carrément détestables – par la Toile. L’affaire avait également été passée sous silence par la star de téléréalité.
Édit du 12/12/2023 : Ce mardi 12 décembre, Zara a publié un communiqué sur Instagram après avoir “écouté les commentaires concernant [sa] dernière campagne”. Celle-ci aurait été “conçue en juillet et photographiée en septembre” pour présenter “le studio d’un·e sculpteur·rice dans le seul but de montrer des vêtements dans un contexte artistique”. Sans reconnaître les parallèles dérangeants, la marque a préféré déplorer le fait que certaines personnes “se soient senti·e·s offensé·e·s par ces images, désormais supprimées, et y aient vu quelque chose bien éloigné de la volonté première”. La marque conclut en affirmant “regretter ce malentendu et présenter son profond respect à tout le monde”.