Pour célébrer la sororité et la pluralité, Lyna Malandro photographie des “vraies meufs” depuis 8 ans

Pour célébrer la sororité et la pluralité, Lyna Malandro photographie des “vraies meufs” depuis 8 ans

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© Lyna Malandro

photo de profil

Par Lise Lanot

Publié le , modifié le

360 pages de portraits et de mots pour penser la pluralité des femmes.

En 2016, Lyna Malandro a 17 ans et le manque d’inclusivité des représentations avec lesquelles elle a grandi lui pèse. Instinctive – et plutôt avant-gardiste –, elle crée une plateforme visant à célébrer les femmes, toutes les femmes, celles qu’elle côtoie, celles qu’elle admire, celles qu’elle rencontre au fil de son chemin. Elle rencontre des timides, des célèbres, des déterminées, des passionnées, des hésitantes mais, face à Lyna, elles ont un impératif : elles posent sans maquillage et lui racontent leur histoire, leurs hauts, leurs bas, leurs réflexions, d’où elles viennent ou vers quoi elles se dirigent.

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Avec son projet, qu’elle intitule Vraies Meufs, Lyna Malandro cherche à “capturer l’essence de la vie des femmes” tout en offrant à ces dernières un espace sans tabous “leur permettant de s’exprimer librement, quelle que soit leur identité”. Fatiguée de voir dans les publicités, les médias et les écrans les mêmes visages, les mêmes corps lissés, serrés, modifiés, les mêmes “filles parfaites toute la journée sur nos fils Instagram”, elle se concentre sur “des portraits intimes et des photos non retouchées, brisant les normes traditionnelles des médias”.

© Lyna Malandro

J’ai décidé de partir à la rencontre de plusieurs filles et de les prendre en photo au naturel. Elles me donnent rendez-vous chez elles, dans leur quartier, dans une boutique pour me raconter leurs histoires ou me parler de sujets qui les touchent. Rien n’est calculé, tout est improvisé : aucune fille n’est maquillée, la moitié des photos est ratée, mais je m’en fous, je ne suis pas photographe, ni journaliste et ici, ce n’est pas Vogue“, décrit Lyna Malandro sur son site.

L’idée n’est pas de vilipender les filles qui se maquillent ou de créer une distinction entre les “vraies meufs” et les autres (d’ailleurs, l’autrice le précise, “il n’existe pas de dualité vraies/fausses : toutes les femmes sont des vraies femmes, il s’agit plus d’un état que d’un individu”) mais plutôt de célébrer le pluriel du titre : “À quoi ressemblent nos quotidiens ? À quoi pensons-nous dans notre individualité et notre pluralité ? Comment pouvons-nous cheminer ensemble vers de nouvelles choses ?”

© Lyna Malandro

Cette année, après huit années d’existence, Vraies Meufs se matérialise sous 360 pages d’archives. Les portraits sont accompagnés de paroles des modèles et de contextualisation de l’autrice. Avec ses nombreux témoignages, des “éditoriaux et essais approfondis” concernant, entre autres, “la jeunesse, la double identité et la culture”, l’épais ouvrage “explore les réalités complexes de la féminité”.

En imprimant sur papier les histoires et les visages de ces femmes, Lyna Malandro crée “un enregistrement physique durable de Vraies Meufs qui permet de “partager des expériences et engager des dialogues essentiels sur la vie des femmes dans notre société” afin que, plus jamais il n’arrive qu’une jeune fille de 17 ans ne se sente pas représentée.

© Lyna Malandro

© Marianne Costade

© Salomé Guilloret

© Zaineb Abelque

© Lyna Malandro

© Sara Gurewan

© Lyna Malandro

© Lyna Malandro

© Lyna Malandro

Vraies Meufs existe sur Instagram, sur un site dédié et sous forme de livre, disponible à la précommande ici.