À l’occasion de la sortie de l’album Savage Times, l’intenable loubard californien Hanni El Khatib prend ce 1er mars le contrôle de la Konbini Radio de 16 à 18 heures.
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Deux années intenses se sont écoulées depuis la sortie du troisième album de Hanni El Khatib, Moonlight, en janvier 2015. Deux années qui auront vu le Californien collaborer avec GZA du Wu-Tang Clan, jouer en Sibérie sous l’égide du consulat américain ou encore produire l’album du groupe parisien Wall of Death.
Ces diverses expériences, mêlées à un contexte socio-politique nourri de bavures policières et de violences racistes, ont agi comme un catalyseur, un nouvel élan créatif pour cet auteur-compositeur qui avoue s’être déjà égaré en amalgames d’icônes rock (ici Led Zeppelin, Iggy Pop et The Cramps) et disques surproduits (l’indigeste Head in the Dirt, produit par Dan Auerbach des Black Keys). Série d’EP parus tout au long de l’année 2016, Savage Times s’envisage donc moins comme un nouvel album que comme un nouveau souffle artistique, incarné par une méthode de travail intensive, faite d’improvisation perpétuelle et de longues journées de studio.
Les thèmes des chansons évoquent la lente descente aux enfers d’une Amérique en proie aux violences raciales et victime d’une caste politique manipulatrice. La palette des couleurs musicales déployées sur Savage Times est large et Hanni El Khatib s’échappe à plusieurs reprises du carcan de la chanson garage qu’on lui connaissait jusqu’alors, à l’image de “Born Brown”, sommet d’éructation et de violence cathartique sur fond de boucles de synthétiseurs. Comme si Suicide avait été un groupe de hardcore.
À l’image des 19 titres issus des 5 volumes de la série Savage Times, la sélection d’Hanni El Khatib pour Konbini Radio impressionne par son éclectisme et son énergie indescriptible. Tout y passe : hip-hop 90s, blues authentique du Sud des États-Unis, latin boogaloo, musiques brésiliennes, ouest-africaines et bien sûr, une grosse dose de tubes garage bien énervés et crasseux comme on les aime.