Depuis 2015, les “Afro Trap” du rappeur MHD font bouger les têtes de Paris à Conakry, en passant par New York et Toronto. Petit décryptage de ce phénomène mondial sorti du cerveau génial d’un artiste tout juste âgé de 23 ans.
Dans le rap game, il y a ceux qui rappent dix ans dans des caves pour arriver à sortir un EP sans saveur ni originalité. Et puis il y a les gars comme MHD qui, à 20 ans, inventent leur propre style musical, se font encenser par les plus grands artistes du monde, de Madonna à M.I.A., et font exploser les compteurs des sites de streaming et de téléchargement.
Et MHD, son style, c’est l’afro trap. Comprendre des textes de rap écrits autour d’un élément récurrent et soutenu par un flow ultra-efficace, parfois mitraillette parfois lancinant. Le tout posé sur des sons aux rythmes intenses inspirés à la fois de l’afrobeat et de la trap du Sud des États-Unis. Mais surtout, c’est la patte indéfinissable de MHD qui lie le tout et transforme chaque morceau en une explosion musicale, une frénésie dansante incontrôlable. Le tout en moins de trois ans.
Face à un phénomène aussi énorme, on a donc décidé de se plonger dans cette incroyable série de morceaux, tous disponibles sur Apple Music. Et pour les étudiants, vous pouvez écouter le king de l’Afro Trap en vous abonnant à la plateforme de streaming d’Apple pour seulement 4,99 euros.
La Moula : l’explosion du phénomène
Quand le morceau “Afro Trap, part. 1 (La Moula)” est lâché, MHD n’est encore qu’un jeune rappeur du 19e arrondissement de Paris, inconnu de tous ou presque. Mais la sauce prend immédiatement, notamment grâce à la mystérieuse “Moula” sur laquelle beaucoup de gens se sont interrogés jusqu’à ce que l’artiste explique lui-même :
“Il y a plusieurs ‘moula’. L’argent, le cannabis ou bien ‘moula’ comme ‘Je vais te mettre la moula’, qui veut dire : ‘Je vais te mettre la pâtée.’ Dans ce son, ce sont les deux dernières significations que j’utilise.”
À noter que dans le monde de MHD, c’est aussi un mouv’ de danse. Comme pas mal d’autres choses, en fait.
Kakala Bomaye : back to Paname
Pour ce second opus, on quitte l’Afrique pour atterrir à Paris, dans le 19e arrondissement de MHD. Ultradansant, très parisien, le son s’appuie toutefois sur deux références africaines qui composent son titre. D’abord Kakala, qui désigne un coquin ou un pervers en soninké. Puis Bomayé, le cri signifiant “Tue-le !” que scandait le peuple zaïrois au passage de Mohamed Ali avant son combat contre George Foreman.
Champions League : hommage aux vrais gars
Que pourrait-on dire qui n’ait déjà été dit sur le lien entre les métaphores footballistiques et le rap français ? Prenez tout ce qui a déjà été fait sur le genre, ajoutez-y des mouv’ stylés, un gros beat à la MHD et vous tenez un hommage à tous les quartiers d’Île-de-France. Et au ballon rond. Un amour qui a poussé le rappeur à déclarer “C’est simple : je veux être le Neymar de mon domaine”.
Fais le mouv : sans concurrence
Peut-être le plus puissant de la série. “Afro trap, part. 4 (Fais le mouv)” reprend une thématique classique du rap : l’ego trip et le survol de la concurrence. Sauf que dans le cas de MHD, c’est vrai. Avec presque 36 millions de vues YouTube pour son quatrième morceau, il écrase les jaloux. Et de résumer en 2016 : “Je vise gros directement : je veux être numéro un. Si je continue sur ma lancée, je peux y arriver.”
Ngatie Abedi : se vider la tête, prendre le large
Plus nostalgique, plus poétique, des sonorités plus africaines, avec ce morceau évoquant le changement d’horizon –et en creux la grisaille francilienne dans laquelle grandissent beaucoup de jeunes –, MHD rompt brutalement ses propres codes. Un esprit simplement résumé par le titre : “Afro Trap, part. 5 (Ngatie Abedi)”. Ngatie Abedi est une expression africaine courante signifiant “Mon gars, ça dit quoi ?”.
Molo molo : pied au plancher
Retour à une ambiance rap de parking pour ce volume 6 d’Afro Trap. Dans ce morceau lancinant et rythmé, MHD s’amuse du paradoxe entre la rapidité de son succès et son approche tranquille de la vie et du rap. Le talent n’a aucun horaire à respecter, les gars.
La puissance : full domination
Deuxième couche de pure domination sur la nouvelle génération du rap français. Ceux qui ont des lettres rappistiques verront dans “Afro Trap, part. 7 (La Puissance)” un hommage – ou une pique – à Rohff, boss vieillissant du rap français et auteur d’un morceau portant le même titre.
Never : no comment
Ambiance urbaine. Beat qui fracasse. Flow qui achève les survivants. Lyrics d’un prince en train d’affirmer sa prise de pouvoir sur le game. “Afro Trap, part. 8 (Never)” est un cas d’école de ce que le rap peut produire de plus efficace, sans chichi ni excès. Du rap, du vrai, de l’afro trap, du MHD. Et ça s’écoute sur Apple Music.
Comme vous l’aurez compris, le parcours du Neymar du rap français est parti pour durer. En à peine trois ans, il a déjà balancé beaucoup de sons lourds. Sans parler des nombreux featurings – Black M, Gradur et pas mal d’autres – auxquels MHD a participé.
Pour retrouver tous ces sons, ils vous suffit de vous abonner à Apple Music. Si vous êtes encore étudiant, ce sera même deux fois moins cher, soit 4,99 euros pour du son illimité sans la moindre pub. Et si il faut encore vous convaincre, il y à trois mois gratuits pour les nouveaux abonnés. C’est par là.