Avec l’annonce du décès de Gene Hackman, retrouvé mort aux côtés de sa femme Betsy Arakawa, c’est le monde du cinéma qui est en berne. Et si la plupart des articles citent ou titrent, logiquement, sur French Connection, son rôle le plus connu et reconnu, ou celui de Lex Luthor dans les deux premiers Superman, ce serait oublier l’immense carrière d’un homme doublement oscarisé, qui a joué dans deux Palmes d’or, et qui a joué avec les plus grands cinéastes.
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À défaut d’être exhaustif, voilà 5 films à voir si vous voulez saisir l’ampleur de la carrière de l’artiste qui nous a quittés :
Bonnie & Clyde, d’Arthur Penn, 1967
Le film qui l’a mis sous les projecteurs. C’est un second rôle ici, mais diablement important — il joue le frère de Clyde, ni plus ni moins —, et sachant que c’est l’un des plus grands films du Nouvel Hollywood, qui va marquer durablement le septième art. Pour découvrir Hackman, c’est une bonne porte d’entrée.
L’épouvantail, de Jerry Schatzberg, 1973
Après un passage qui lui valut une première nomination pour l’Oscar du meilleur acteur dans I Never Sang for My Father en 1970, et une performance remarquée en premier rôle dans le film catastrophe L’Aventure du Poséidon en 1972, il joue dans un petit film aux côtés d’un certain Al Pacino (qui sort tout juste du premier Parrain, à savoir son deuxième film). L’épouvantail, injustement méconnu, est une petite pépite, pourtant reparti avec une Palme d’or, ni plus ni moins.
Conversation Secrète, de Francis Ford Coppola, 1974
Qui dans l’Histoire, a enchaîné deux Palmes d’or d’affilée en acteur, à part Harvey Keitel (et encore, il a un rôle secondaire dans Pulp Fiction) ? Gene fucking Hackman, qui après son rôle de marginal errant dans les États-Unis, incarne ici pour un Coppola entre deux Parrains un agent en filature virant à la paranoïa la plus totale. Un film sensoriel, incarné, puissant. Et peut-être le plus impressionnant de la carrière de l’acteur.
Mississippi Burning, d’Alan Parker, 1988
Tout au long de sa carrière, Hackman a joué une tétrachiée de flics, de militaires et autres figures d’autorité. Certains où il est dans le bon camp, d’autres non. Certains nous en voudront de ne pas citer USS Alabama de Tony Scott, French Connection de William Friedkin, Night Moves d’Arthur Penn, Un pont trop loin de Richard Attenborough, ou même Impitoyable de Clint Eastwood. Mais pour nous, c’est en agent du FBI chassant des membres du Ku Klux Klan qu’il est au meilleur. Un film incroyablement moderne, et toujours aussi terrifiant.
La Famille Tenenbaum, de Wes Anderson, 2001
On a bien trop résumé Hackman en monsieur bougon, aigri. À cause du choix de ses films sans doute. Mais de savoir que l’un de ses tous derniers rôles avant de prendre sa retraite aura été celui d’un grand-père old school pour un jeune cinéaste pas encore connu, à savoir Wes Anderson. Le rôle le plus différent, unique dans sa carrière, et l’un des plus beaux donc.